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Transition écologique, habitat et “basse technologie”

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En matière de transition écologique dans l’habitat, il est d’usage de mettre l’accent sur l’innovation technologique tant pour la conception, la construction que l’usage des bâtiments.

Ces innovations technologiques permettent effectivement d’améliorer l’isolation thermique des bâtiments et des logements et de diminuer les consommations de fluides.

Pour autant, elles présentent deux inconvénients :

  • Elles nécessitent un investissement initial plus important (qui s’amortit en quelques années) que de nombreux ménages ne peuvent pas toujours assumer en dépit des aides publiques existantes;
  • Elles peuvent être contraignantes en matière d’usage du bâtiment et tout écart par rapport aux normes d’utilisation peut entrainer des effets secondaires pénalisants (comme par exemple les moisissures en cas de mauvaise ventilation d’un logement dont l’isolation thermique est ultra performante).

C’est en partie en  réaction à ces contraintes qu’est né le concept de low tech ou de basse technologie qui vise à privilégier des techniques simples, pratiques, économiques et populaires.

Il ne s’agit pas d’utiliser des techniques anciennes mais de faire appel à de nouvelles techniques viables à long terme qui s’appuient sur des matériaux recyclés ou des ressources renouvelables.

Il est ainsi possible de construire des maisons voire des petits immeubles modulables, confortables et facile d’entretien. L’utilisation de la terre cuite ou de la paille permet de lutter contre la chaleur, le chauffe air-solaire qui se positionne à proximité d’une fenêtre permet de chauffer une maison sans énergie fossile, les toilettes sèches réduisent la consommation d’eau…

L’équipe des Ateliers Fontenaisiens souhaite promouvoir une approche innovante de l’habitat de demain.

Il ne faudra donc écarter aucune solution et s’appuyer aussi bien sur les ruptures technologiques que sur les solutions durables et favoriser surtout la sobriété dans l’utilisation de l’énergie notamment dans les équipements publics.

Gilles Mergy

 

 

 

 

 

un commentaire

  1. Dominique Dupuis

    14/06/2019 à 19 h 39 min

    Il y a en France un ingénieur qui a beaucoup travaillé sur les low-tech qu’il défend, convaincu que nous ne résoudrons pas les problèmes que nous avons créés avec une technologie toujours plus sophistiquée. Philippe Bihouix nous dit aussi que le terme “low-tech” n’a pas de définition précise. Grossièrement, ça désigne les technologies simples, que l’on peut fabriquer et réparer facilement, avec des matériaux non rares et recyclables.
    Il y a aussi de jeunes bretons qui ont fondé le low-tech lab. Ils sont partis en voyage à la recherche des innovations techniques simples, accessibles et durables qui sont développées à échelle locale, ici et là dans le monde, pour répondre à des problématiques vitales, économiques ou environnementales. Leur objectif : les repérer, les expérimenter et les documenter de façon collaborative afin de les rendre accessibles à tous.
    Pour en savoir plus, il y a de nombreuses vidéo sur lesquelles Philippe Bihouix explique ses travaux. Vous pouvez aussi regarder http://lowtechlab.org/wiki/Nomade_des_mers ou encore ce documentaire sur les terres rares, ces métaux indispensables aux high-tech : https://youtu.be/146uI1unNp8 (attention, les conclusions de Philippe Bihouix et ce qui est présenté dans cette dernière vidéo est rude et peut heurter)

    Les low-tech sont intéressantes, et de mon point de vue enthousiasmantes, parce qu’elles offrent des pistes d’innovation et pas de régression, parce qu’elles montrent qu’ont peut envisager le progrès technique autrement, qu’il n’y a pas un chemin unique. Autrement dit que l’on peut se réapproprier l’évolution technologique et ne plus la subir, et réintroduire des notions d’impact social et environnemental dans nos choix.

    Mais ces innovations sont peu développées et leur mise en œuvre suppose la mise en place de nouvelles filières économiques, depuis des agriculteurs si les matériaux sont bio-sourcés, jusqu’aux propriétaires, en passant par les artisans qui devront être formés et des transformateurs. Ces démarches sont très localisées, ancrées dans le territoire habité et sont ainsi un levier de développement local.

    Pour avancer dans ce type de projet, les collectivités locales peuvent s’appuyer sur des associations (espaces info énergie, Points Rénovation Info Service, ALEC, Agence Locale pour l’Energie et le Climat) qui peuvent avoir bien d’autres rôles que la seule information apportée à qui va les voir. Elles ont en effet pour mission de conduire des activités pour favoriser au niveau local la mise en œuvre de la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
    Elles peuvent regrouper en leur sein des collectivités territoriales, des associations de consommateurs ou de protection de l’environnement, des fédérations de professionnels, des producteurs et distributeurs d’énergie, des bailleurs sociaux… pour accompagner et organiser l’implication de tous les acteurs, nécessaire à la construction de solutions locales pérennes.

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