Pour une politique publique volontariste pour faire du vélo un moyen de déplacement privilégié à Fontenay aux Roses.
La place du vélo au sein de nos villes françaises n’a effectivement rien à voir avec ce qui existe ailleurs en Europe, comme aux Pays-Bas.
Néerlandais d’origine, j’ai toujours entendu le même argument sur la moindre utilisation du vélo dans nos villes en France : “En Hollande, le vélo a une place centrale parce qu’il n’y a pas de côte ou de montagne, tout est plat…”.
La belle affaire ! Quand vous pédalez en vent contraire sur une digue au nord d’Amsterdam en plein hiver, ça vaut une bonne côte à Fontenay aux Roses ! Pourtant tous les jours, des centaines de milliers de néerlandais vont à leur travail en vélo. Ils font souvent plusieurs kilomètres pour se déplacer.
La différence majeure est surtout que le vélo aux Pays-Bas est un moyen de locomotion lorsqu’en France, il reste avant tout un loisir du dimanche.
Alors comment faire pour améliorer dans notre cité la place réservée à la bicyclette parmi les modes de déplacement ?
Comme le montre les témoignages de l’association FARàvélo, c’est au travers d’une véritable politique publique clairement assumée qu’on peut développer l’usage du vélo.
– Mise en place de pistes cyclables sécurisées (c’est-à-dire avec des terres-plein ou séparation avec la partie de la route réservée aux véhicules à moteurs, pas avec un simple marquage au sol sur le bas côté…),
– Priorité systématique donnée aux vélos sur les voitures,
– Installation de garages à vélo à côté des principaux transports en commun (RER, Tramway…), à côté des zones commerciales et du marché, à côté des écoles (écoles primaires, collège, lycée…) et de l’ensemble des équipements culturels et sportifs.
– Bien sûr des bornes de vélo en libre service (comme il en existe déjà aujourd’hui à Fontenay aux Roses)
Une fois que j’ai dit cela, parmi les lecteurs de ce blog certains se diront peut-être : “OK, c’est sympathique ces idées de “bobos”…mais à Fontenay aux Roses, la topographie n’est pas favorable au vélo : ça monte et ça descend”.
Et bien c’est là qu’une politique publique innovante peut émerger. Plutôt que d’investir dans des aménagements publics discutables (place de l’Eglise, bassin d’eau devant la Mairie…), pourquoi ne pas aider directement les habitants à utiliser davantage le vélo pour se déplacer à Fontenay aux Roses ?
– Mise en place de points de recharge pour vélos électriques,
– Réfléchir à des aides financières pour l’équipement en batteries électriques sur les vélos.
– Actions de sensibilisation / communication pour développer la pratique du vélo : des journées “ville sans voiture”, des journées de sensibilisation au collège et au lycée en complément des actions existantes en CM2 (“permis de conduire vélo”)
– Travailler avec la RATP pour permettre plus facilement le transport des vélos dans le RER par exemple. Aux Pays-Bas, dans chaque train (intercités ou omnibus) vous avez des zones dédiés pour poser sa bicyclette, les gares sont aménagées en conséquence.
– Mettre en place une véritable politique du Territoire avec les communes limitrophes pour sécuriser les trajets à vélo avec des voies dédiées, sans risque de perturbations par des véhicules à moteur ou des piétons.
Cette politique publique doit être constante. Il faudra plusieurs années pour passer du “tout voiture” à une ville donnant priorité, comme ailleurs en Europe, à la petite reine.
David Duval
