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L’internationale de la décentralisation

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Debout, les damnés des territoires ! Le grand débat touche à sa fin. L’impôt saigne le malheureux. C’est la lutte finale… » Oh oh, mais vous vous croyez où ? Sur une barricade, euh pardon, un rond point. Justement ! Faisons le point, tel le « pottier » qui façonne les territoires de demain.

Vous aurez l’Alsace mais pas la Lorraine. La cause est presque entendue. Tel l’oiseau de Minerve, l’Alsace va renaître de ses cendres, celles de la réforme régionale de 2014. Oui, cette réforme qui devait dans un même élan économiser de l’argent public, simplifier les procédures et faire naître les régions sur – déjà ! – l’autel de la réforme des territoires. Demain, si le grand conseil des communes de France le veut, la collectivité d’Alsace devrait (re)voir le jour. Mais, attention, pas en tant que région. Ça, c’est défendu. Non, bien mieux : une collectivité européenne. A quelques semaines des élections éponymes, ça claque bien. Et on ne demande pas l’avis des citoyens ? Eh, mais ça va pas la tête ! Pourquoi pas un référendum tant qu’on y est. Ah mais oui c’est vrai, celui de 2011 avait échoué.

La Marseillaise. Normal d’évoquer maintenant la « marseillaise », composée pour ceux qui partaient vers le Rhin. Bon, ici il est question de la fusion du département des Bouches du Rhône et de la métropole. En même temps, tous les autres candidats potentiels ont refusé, de Nantes à Toulouse et de Lille à Bordeaux. Il faut dire que, pour Marseille, le futur président l’avait lui-même annoncé au jité, même que c’était avant son élection. Deux ans après, le rapport préparatoire à la fusion existe même si personne ne l’a vu. Ça n’empêche d’ailleurs pas les gazettes diverses d’en parler. Le mode de scrutin ? La répartition des compétences ? Bon, enfin, puisqu’on vous dit que c’est bien.

Le chant des partisans (de la décentralisation). Battons le fer quand il est chaud. Lequel ? Mais celui de la réforme constitutionnelle. Mais pas si vite camarade ! Pourquoi ? Vous ne croyez tout de même pas que le Conseil d’Etat, le Conseil constitutionnel et la Cour des comptes vont laisser facilement s’installer le droit à la différenciation pour supplanter la bonne vieille norme législative. Car, enfin, comment peut-on laisser les zelus s’amuser avec cette proposition farfelue de vouloir faire la norme à la place de l’Etat ?

Ah ! ça ira… Le temps des cerises n’est plus si loin. De toutes façons, le soleil (de la centralisation parisienne) brillera toujours. Bella ciao…

Jean-Luc Boeuf

Ancien DG de commune, département et région

un commentaire

  1. David Duval

    15/03/2019 à 7 h 33 min

    Et si le centralisme français hérité de l’absolutisme royal, de la révolution et de l’Empire était en train de s’effondrer telle la chute de l’URSS…
    et si finalement arrivait le temps d’un printemps des territoires. I have a dream…

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