Le débat d’orientation budgétaire 2022 a eu lieu en conseil municipal le 10 février dernier, et le maire publie un long exposé de ses priorités sur le blog de ses amis… Un exposé sans surprise, la majorité municipale déroule son programme électoral, n’omettant que ses renoncements ; et c’est bien là que le bât blesse !
Nul n’ignore qu’entre l’élaboration des programmes électoraux fin 2019 et aujourd’hui, il y a eu les crises COVID… Laurent Vastel ne mentionne celles-ci que pour expliquer des dépenses supplémentaires ou des recettes en moins. Ce qui justifie sans doute une augmentation de la taxe foncière en 2021, non annoncée dans le programme électoral. Mais en 2022, « les taux d’imposition de la ville resteront inchangés par rapport à 2021 » (je cite) alors que certaines voix s’étaient élevées pour demander une baisse…(*)
Que cette crise COVID ait pu modifier les aspirations des fontenaisiens ne semble pas effleurer les esprits de la majorité municipale. On continue comme si rien n’était : rénovation (avec le minimum de pseudo-concertation) du mail Boucicaut ; reconstruction des Blagis au détriment de l’environnement ; densification du quartier Scarron-Sorrières (avec, divine surprise, l’annonce de la création d’un nouveau square !) ; rénovation du théâtre des Sources ; rénovation de rues (avec des concertations des riverains où tous les éléments ne sont pas communiqués à l’avance) ; etc.
Notre majorité municipale semble figée dans un concept de démocratie représentative (« je suis élue pour 6 ans, je décide ce que je veux pendant six ans »). Elle n’a pas compris que cette attitude était l’une des premières causes de la désaffection des citoyens quand il faut aller aux urnes. Qui peut avoir envie d’aller voter quand on agit comme si c’était ainsi priver le citoyen d’expression de ses besoins ou de ses envies durant la durée d’un mandat ?
Pour en venir à quelques projets concrets :
- La rénovation du stade du Panorama : faut-il en faire un équipement de prestige ou un lieu ouvert à la pratique sportive du plus grand nombre ? La majorité municipale et le Territoire ont décidé pour vous, sans vous : ce sera un équipement de prestige !
- La rénovation du mail Boucicaut : peut-on se contenter de regarder le nombril (le mail) ou faut-il considérer tout le corps (le centre-ville) dans son ensemble (et dans la durée) ? La majorité municipale a tranché : on va relooker le nombril, quitte à laisser le reste du corps s’asphyxier…
- La future cuisine centrale intercommunale : elle n’apporte rien d’autre que des ennuis aux fontenaisiens. Les élus en responsabilité vous ont-ils demandé votre avis ? À les en croire, elle se fera, mais nous pouvons nous mobiliser pour les faire changer d’avis…
- Je pourrai citer bien d’autres exemples, mais je terminerai par le vélo. S’il est un domaine, avec le télétravail, où les crises sanitaires, et le souhait de mieux protéger l’environnement, ont changé la donne, c’est bien celui-ci. Pratiquant le vélo en loisirs sportifs depuis plus de cinquante ans, je suis impressionné par l’évolution du cyclisme utilitaire depuis deux ans (pour aller au boulot, transporter ses enfants, faire ses courses…), en quantité et en qualité. Donner plus de place au vélo en ville n’est plus une exigence, mais une mesure de justice. Il ne s’agit pas, comme le pense à tort Laurent Vastel, de « réserver la ville aux vélos », mais de « donner aux vélos, et aux piétons, toute la place qui leur revient en ville, pour assurer la sécurité des pratiquants, quel que soit leur âge ». Ne cherchez pas, notre majorité municipale ne vous donnera pas l’opportunité d’en discuter vraiment, de donner votre avis…
Je suis d’autant plus triste de ce constat que les villes de la dimension de Fontenay-aux-Roses sont, me semble t’il, le lieu idéal de la démocratie participative : ni trop petites pour tomber dans le « cloche-merle », ni trop grosses pour sombrer dans la bureaucratie.
N’allez pas croire que je sois désabusé… Je ne m’attendais pas à mieux, mais je ne me résignerai pas…
Je n’ai qu’un regret : qu’il n’existe pas un « thermomètre de la démocratie participative », comme il existe un « baromètre des villes cyclables ». Nul doute que ce thermomètre indiquerait un net refroidissement à Fontenay-aux-Roses, comme « le baromètre des villes cyclables » a enregistré une dégradation de la situation de notre ville…
Michel Giraud
(*) Ce n’est pas l’objet de cet article, mais signalons quand même que si le taux d’imposition pour la taxe foncière ne change pas en 2022, l’assiette de calcul a elle été réévaluée. Les propriétaires fonciers fontenaisiens verront donc leur taxe augmenter de plus de 3%…
