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Défense du climat : il est temps que Fontenay s’y mette

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Il ne se passe presque plus une semaine sans une nouvelle alerte sur la gravité du réchauffement climatique en cours. Nous n’avons jamais eu autant d’éclairages de la science sur ce problème, et pourtant les émissions de gaz à effet de serre sont toujours à la hausse… au point de devenir peut-être la principale menace qui pèse sur l’humanité. Depuis 30 ans on parle de cette menace sur les générations futures : ce sont désormais les générations actuelles qui sont concernées ! La prise de conscience s’accélère parmi les citoyens mais les dirigeants ne suivent pas.

 

Fontenay reflète assez bien cette situation internationale : des initiatives citoyennes foisonnent sur ces sujets, mais les élus aux manettes ne semblent pas suivre. Le maire semble négliger ce sujet dont il ne parle jamais, il donne même parfois le sentiment de mépriser les questions écologiques. Bien sûr, la ville de Fontenay-aux-Roses ne va pas stopper le réchauffement climatique à elle seule. Mais si tout le monde renonce en pointant du doigt ceux qui ne le font pas (les Chinois, Donald Trump, etc.) alors l’inversion de la courbe des émissions de gaz à effet de serre n’est pas prête d’arriver… Donc Fontenay peut et doit prendre sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est à la fois une nécessité et une formidable opportunité d’un nouveau modèle de société qui peut soulever l’enthousiasme des populations.

 

En matière de déplacements (27% de notre emprunte carbone), Fontenay doit adapter sa voirie pour accorder plus de places aux piétons et aux cyclistes… et un peu moins à la voiture individuelle. Que ceux qui craignent la « chasse à la voiture » se rassurent : elle ne disparaîtra pas mais elle doit revenir à des usages où elle est vraiment justifiée. Le maire actuel semble plutôt croire encore à la voiture en ville comme dans les années 70 : parvis « piéton » du château Laboissière devenu un parking automobile, achat à prix d’or de places de parking souterrain à la Cavée, …

 

Concernant les bâtiments publics, un véritable plan de rénovation énergétique est nécessaire, plutôt que du saupoudrage (une chaudière par ici, des fenêtres par là). Certes, c’est un projet ambitieux et couteux qui ne pourra probablement pas être porté par la municipalité seule. Mais il faut prévoir dès maintenant ce plan de rénovation sur le long terme. Là aussi, le choix du maire de construire un nouveau gymnase provisoire au panorama, qui sera une passoire énergétique, semble à contre-temps.

 

En matière d’alimentation, les cantines scolaires sont un vecteur important de la transition écologique. L’alimentation pèse 16% de notre emprunte carbone : réduire la quantité de viande, privilégier le bio et les produits issus de l’agriculture régionale (ou au moins française) sont des actions efficaces pour faire baisser le bilan carbone des assiettes de nos enfants. En février 2018, Greenpeace épinglait notre ville qui ne proposait aucun repas végétarien par semaine. Quant au bio, sa part est restée bloquée à 20% depuis le début du mandat. A une question sur le bio dans les cantines en Conseil Municipal, le maire avait spontanément répondu « on s’en fout », petite phrase qui semble révéler l’intérêt qu’il y porte.

 

En parallèle d’une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il faut envisager une politique d’adaptation au réchauffement climatique, malheureusement déjà bien engagé. Les villes constituent des îlots urbains de chaleur : les sols artificialisés captent la chaleur et rendent les nuits particulièrement pénibles en période de canicule, qui vont se multiplier. Le meilleur moyen d’atténuer ce phénomène est de planter des arbres, qui « rafraîchissent » l’air ambiant par évapotranspiration et qui empêchent une partie des rayons du soleils d’atteindre les sols. Enfin, les règles d’urbanisme doivent veiller à conserver une part importante des terrains en pleine terre pour lutter contre l’artificialisation des sols. La facilité avec laquelle des arbres sont abattus à Fontenay n’est pas pour rassurer. Et remplacer de grands arbres par de petits arbriceaux ne changera rien à l’affaire.

 

Il y a tant à faire sur ce sujet, en s’appuyant sur le dynamisme associatif et citoyen à Fontenay. Ne perdons plus de temps : il est temps de porter et relayer la défense du climat au niveau politique local !

 

Maxime Messier

2 Commentaires

  1. Loraine MEIGNAN

    19/06/2019 à 8 h 01 min

    Tout à fait d’accord. Fontenay semble en effet à la traîne alors que pleins d’autres villes en France et ailleurs ont amorcé le tournant…
    La municipalité actuelle fait sans doute partie du mouvement des “à-quoi-bonistes” dont parle Dominique Dupuis dans son article sur Osez Fontenay publié le 18 juin.
    Qu’elle se rassure, même en se mettant la tête dans le sable, en attendant et “priant” que ça passe, le résultat, au bout du compte, sera le même.
    Eux, ne seront peut-être plus là pour le voir, mais leurs enfants et petits-enfants, si !

    Je rebondis sur votre dernier paragraphe, concernant la nécessité de conserver une part importante de pleine terre. Ces espaces ont aussi un rôle d’absorption des eaux de pluies en cas d’orages violents, ce qui sera monnaie courante dans les années à venir. Ne pas les conserver ou ne pas en créer, entraînera un risque accrue d’inondations, comme on peut le voir ici ou là. Les égouts ne pourront pas absorber le trop plein. Qui dit inondations, dit dégradations, pertes financières pour les particuliers comme pour les collectivités…

    Ce sujet est très vaste et touche tout ce qui est lié à notre vie actuelle, des moyens de locomotion à la manière de consommer, de la manière de cultiver à celle de jeter, recycler, traiter….
    Le point positif, c’est que tous les jours ou presque, des avancées sont faites dans plusieurs domaines, petites certes, mais ça avance, peut-être un peu trop doucement, là où on devrait aller plus vite. Mais aller plus vite, c’est aussi prendre le risque de faire les choses de travers et de ne pas atteindre le but escompté.

    Bref, c’est compliqué, mais une chose est certaine, il faut y aller pour les générations futures….
    Au plaisir d’en rediscuter.

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  2. Loraine Meignan

    20/06/2019 à 8 h 15 min

    Je partage un article publié hier sur la possibilité que la pénurie de pétrole soit plus rapide qu’on ne le pense : https://reporterre.net/Le-pic-petrolier-approche-la-transition-energetique-patine

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