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Cérémonie du 19 mars : entre le devoir de mémoire et l’histoire personnelle

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En raison de l’épidémie de la COVID-19, la cérémonie de commémoration de la fin de la Guerre d’Algérie sera organisée en petit comité mais de manière républicaine.

En effet, le Maire a convié l’opposition à désigner un représentant pour la cérémonie. C’est Mme Astrid Brobecker, Conseillère municipale EELV, qui sera présente ce soir à 17h.

Ces cérémonies commémoratives organisées par la municipalité et les associations d’anciens combattants participent au devoir de mémoire que nous devons à tous ceux qui sont morts pour la France.

Il est d’autant plus important de préserver ces moments de recueillement collectif que les derniers témoins directs des guerres qui ont ensanglanté notre pays sont en train de disparaitre.

Notre histoire collective est marquée par des périodes glorieuses et aussi des périodes plus sombres. Il ne faut occulter ni les uns ni les autres.

La guerre d’Algérie est pour moi une page de notre histoire collective mais aussi une partie de mon héritage familial.

Mes parents sont nés en Algérie dans des familles de modestes commerçants alimentaires et leur département de naissance était le 92…  Ce numéro a été ensuite attribué au nouveau département des Hauts de Seine lors de la réforme administrative de la région parisienne dans les années 60…

Mon père est arrivé à Paris en 1950 et a vécu dans une chambre de bonne dans le 16eme arrondissement. Bien que Français de naissance, il a vécu l’humiliation que subissent encore aujourd’hui les immigrés.  Ma mère a quitté l’Algérie un peu avant l’indépendance. Ils en gardent tous les deux la nostalgie encore aujourd’hui.

La Guerre d’Algérie fut longtemps qualifiée “d’évènements d’Algérie”.  Ce fut pourtant une véritable guerre avec son cortège de victimes civiles et militaires, ses héros et aussi ses exactions dans les deux camps. 

Cette guerre fut la dernière guerre coloniale menée par notre pays alors que toutes les anciennes colonies prenaient progressivement leur indépendance.

Il a fallu l’engagement personnel du Général de Gaulle pour mettre fin à ce conflit et enfin accorder l’indépendance à ce pays. Car comme je l’indiquais plus haut, le statut de l’Algérie était très différent des autres colonies de l’ancien empire français puisqu’elle était organisée sous forme de deux départements sur le modèle administratif de la métropole.

Il a fallu ensuite attendre 1999 pour que les autorités françaises reconnaissent que ce fut une véritable guerre avec ses horreurs, ses massacres, ses malheurs et aussi parfois ses héros. 

Même le choix de la date de commémoration de la fin de la Guerre d’Algérie  a fait l’objet de controverses. Il faut saluer la décision de F. Hollande de l’avoir définitivement fixée le 19 mars, jour du cessez le feu. Cela ne signifie pas pour autant qu’aucune victime civile ou militaire ne fut à déplorer par la suite. Mais, il était indispensable de choisir une date correspondant à un épisode réel de ce long conflit afin de rendre hommage à toutes les victimes civiles et militaires de ce conflit et notamment aux Fontenaisiens morts pendant les combats entre 1954 et 1962. Saluons la mobilisation dans ce sens de tous les responsables nationaux et locaux de la FNACA et notamment son ancien Président Michel LARROQUE.

Le devoir de mémoire est une étape importante dans la construction d’une identité collective mais c’est aussi un passage obligé pour renouer des liens plus apaisés entre anciens ennemis.

 

Gilles Mergy

 

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