Malgré le pacte de gouvernance entre l’ensemble des Maires du Territoire qui les oblige à ne pas intervenir sur les délibérations concernant une autre commune, les séances du Conseil de Territoire Vallée Sud Grand Paris commencent à devenir des lieux de débats démocratiques.
M. Jean-Didier Berger, le Président du Territoire, accepte ces nouvelles règles du jeu en exprimant toutefois quelques réticences. En revanche, notre maire, également vice-Président du Territoire (et conseiller départemental, et conseiller métropolitain…), a pris la parole pour laisser entendre que les seuls débats démocratiques se tiennent dans les conseils municipaux et que ce conseil de territoire devrait se limiter à confirmer les décisions déjà prises dans d’autres enceintes. En d’autres mots, L. Vastel aimerait faire du conseil de territoire, une simple chambre d’enregistrement. Quel manque de respect de la démocratie…
Avec plusieurs autres conseillers du territoire de différentes sensibilités politiques (EELV, PCF, PS, LREM, LFI…), nous avons pris à plusieurs reprises la parole lors de la séance du 18 mars pour participer au débat démocratique et apporter un éclairage différent de celui monolithique de la présidence de VSGP.
Ces prises de paroles sont intervenues notamment sur deux délibérations :
- Le rejet du recours gracieux concernant le trop-perçu de la TEOM (ordures ménagères) lancé à l’initiative de D. Dincher et déposé par 3 conseillers territoriaux (D. Dincher, D. Mauger et moi même) et une trentaine d’élus municipaux (dont tous les élus de l’opposition de Fontenay-aux-Roses). Le Préfet des Hauts de Seine a été sensible à nos arguments mais VSGP a trouvé de nouvelles dépenses à imputer à ce service pour réduire le montant du trop-perçu. Le lien de ces nouvelles dépenses avec la collecte et le traitement des ordures ménagères semble toutefois ténu. Je reviendrai sur ce sujet d’ici quelques jours ;
- La modification du PLU de Chatenay-Malabry qui va permettre d’engager la destruction partielle de la cité Jardin à la Butte rouge pourtant considérée comme un patrimoine architectural et arboré remarquable. En supprimant 1500 logements sociaux, le projet du Maire de Chatenay-Malabry soutenu par la majorité de droite du Territoire va conduire à des milliers d’habitants modestes de cette commune à quitter le quartier où ils ont vécu depuis leur naissance.
Toutes les propositions alternatives consistant à engager une profonde réhabilitation comme l’ont fait des bailleurs sociaux à Stains, au Pré St Gervais ou à Bordeaux ont été rejetées.
Ce projet ressemble étrangement à celui conduit par le Maire de Fontenay-aux-Roses aux Blagis (nonobstant la qualité architecturale du patrimoine). Aux Blagis, le non-respect des engagements de la charte partenariale de relogement, le retard considérable du projet de démolition-reconstruction et la difficulté à trouver un modèle économique robuste sur la construction de logements à accession à la propriété commencent à inquiéter fortement les habitants du quartier…
Sur ces deux délibérations, des élus EELV et de gauche de Châtillon, Bagneux ou Malakoff ont exprimé leurs plus fortes réserves mais n’ont pas voté contre par respect formel du pacte de gouvernance imposé par JD Berger à tous les Maires du Territoire.
Je comprends parfaitement leur attitude mais progressivement depuis juillet dernier, ce conseil de Territoire, dont les compétences sont structurantes notamment pour les Fontenaisiens (voirie, éclairage public, développement économique, conservatoire, théâtre, piscine…) commence à ressembler progressivement à un lieu de débat démocratique.
Je voudrai remercier tous les élus de l’opposition de Montrouge, Antony ou Clamart qui y contribuent.
Gilles Mergy