Le quartier du Panorama se situe en zone URP au Plan Local d’Urbanisme (PLU), c’est à dire que tout est possible en matière urbanistique, ou presque, sauf bien évidemment sur l’emprise du CEA dont les décisions d’aménagement relèvent de l’autorité ministérielle. Ce classement, qui inclut le stade, avait été décidé par la majorité municipale avec la ferme intention de construire dans la continuité de l’opération clamartoise créant un nouveau quartier.
Avec tambours et trompettes et compte-tenu de la création d’un « centre d’excellence autour de la santé avec fonds européens », une étude urbaine a été confiée à la SPLA avec des objectifs clairs :
– créer une « …vitrine économique et un pôle de référence santé… », désigné par le mot savant « cluster » ;
– « valoriser et optimiser le potentiel foncier (réorganisation et densification…) » ;
– «… implantation, notamment de logements au nord de la zone ».
Plusieurs scenarii ont été élaborés mais le bilan déficitaire de près de 10M d’euros des projets a conduit à l’abandon du grand mirage. Adieu veau, vache, cochon, couvée…
Toutefois…
Le maire de Clamart, par l’odeur alléché
Lui tint à peu près ce langage.
Mon très cher maire de Fontenay,
Que vous êtes joli, et bien embarrassé ;
Pour mes beaux habitants qui par milliers enragent
De ne pas encore disposer
Du plus petit bien pour jouer
Donnez-moi ces terrains dont vous ne faites rien.
Flatté, le maire de FAR abandonna son lopin.
Ainsi, la majorité municipale a-t-elle voté au Conseil du 26 novembre dernier le transfert de ce lopin de terre au Territoire, enfin, au maire de Clamart, en arguant du fait que cette décision était une simple application des conclusions émises lors des Assises du sport de 2019. Sauf erreur, il n’y a pas trace de cette demande de la part des sportifs. Et qu’en pensent les Fontenaisiens ? Quel est le réel intérêt pour eux : ils perdent la maîtrise de ce qui doit être fait sur leur territoire en réponse à LEURS besoins ?
On comprend la politique menée par le Président du Territoire qui manque cruellement d’infrastructures sportives dans ce quartier de Clamart, complètement renouvelé, avec plusieurs milliers d’habitants supplémentaires, ainsi que pour l’ensemble des clamartois avec la réduction des capacités d’accueil prévue au stade du Hunebelle.
Les besoins des athlètes fontenaisiens sont réels, plus particulièrement pour la section d’athlétisme dont les performances sont remarquables. Ils méritent une piste à leur hauteur, qu’elle soit à 6 ou 8 couloirs. Mais cela justifie-t-il que nous perdions le contrôle de cette piste, du terrain de football, des aménagements avoisinants ?
Quant à la promesse de permettre l’accueil d’une délégation étrangère dans le cadre des jeux olympique 2024, il faut remercier le maire de nous faire rêver, nous en avons tous besoin, surtout pendant cette période difficile. On peut imaginer les clameurs du stade du Panorama accueillant les athlètes…
Mais revenons sur terre ; la réalité est tout autre. La réalisation de la piste sur un terrain non stabilisé va être techniquement compliquée et les surprises ne vont pas manquer : soyons néanmoins enthousiastes et confiants… Il faudra aussi construire, outre les tribunes et vestiaires, toutes les infrastructures complémentaires nécessaires pour accueillir des équipes internationales avec hébergements, équipements sportifs divers (salles, musculation, cryothérapie,…).
Rêvons tout en restant lucides.
Le transfert de la voirie, de la politique d’aménagement et de tout ce qui touche au quotidien des fontenaisiens à des SPLA/SPL , à des SEM (SEM mobilité) vide la mairie de Fontenay de ses attributions, retire aux élus leurs fonctions de gestionnaire du patrimoine communal. Ces fonctions sont bradées au Territoire, dont les représentants n’ont pas été élus au suffrage universel, et à des sociétés tant décriées par la Cour des Comptes en raison du renchérissement des coûts et de l’ éloignement des habitants des décisions voire de leur dessaisissement qu’elles engendrent.
Il serait réconfortant d’apprendre que le maire « honteux et confus jura, mais un peu tard qu’on ne l’y prendrait plus ».
Jean-Yves SOMMIER
