En faisant du rangement, je suis récemment tombé sur une belle édition de Cendrillon qui m’avait été offerte quand j’étais petit. Par curiosité ou par nostalgie fugace, je l’ai feuilletée. Ma compagne était, elle, en train de trier une pile de papiers. Elle me demande : « Le programme municipal 2020 de l’équipe Vastel, j’en fais quoi ? Je jette ? ». J’étais alors en train de contempler une belle illustration de Javotte et Anastasie. Ca a fait tilt.
Je lui dis : « tiens, regarde, elles ne te font pas penser à certains membres de l’équipe Vastel, justement ? ». Le sourire malicieux, elle prend son smartphone et consulte quelques comptes Twitter et le blog de la majorité. Elle me dit : « effectivement, dans le ton, dans l’intention, il y a quelque chose ». On a les modèles qu’on peut…
Je poursuis mon feuilletage, qui m’amène à la transformation féérique de la citrouille en carrosse, de la scène de rêve de l’arrivée au bal, puis au moment où, passé minuit, le carrosse de Cendrillon redevient citrouille et où elle se trouve malheureuse et démunie. A ce moment précis, mon regard est attiré par le programme Vastel.
La première impression, c’est qu’effectivement on nous a promis un beau carrosse et que très peu des 68 propositions ont été mises en œuvre. Gilles Mergy parle de 2 d’entre elles, pour ma part je n’ai pas fait de compte précis mais au bout de onze mois, force est de constater qu’on est bien loin du compte, y compris sur de l’immédiat, y compris sur des étapes tangibles d’avancement. Tout semble redevenu citrouille après le gong des élections.
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, paraît-il. Pour l’équipe Vastel, il semble que c’est un principe cardinal.
Mais, à la relecture, certaines propositions tiennent de la provocation. Morceaux choisis :
« Engagement n°11 : soutien à la parentalité et suivi du parcours des 1 000 jours ». C’est beau… C’est dommage que les 200 premiers ne suffisent pas à obtenir une réponse sur une demande de place en crèche. Eh oui, il y a des parents qui travaillent et qui doivent s’organiser !
« Engagement n°18 : Des mesures complémentaires seront introduites dans le PLU : […] Eviter l’effet « cube » et réduire la hauteur moyenne des immeubles ». Le projet de nouvel immeuble de 10 étages du mail Boucicaut (plus haut que les tours déjà impressionnantes qui y existent !), c’est pour diminuer la hauteur moyenne ?
« Engagement n°19 : un plan de végétalisation de l’espace urbain sera élaboré. Un grand arbre majeur sera implanté dans chaque quartier ». Et d’ici là, combien de coupés ?
« Engagement n°33 : Plan vélo. […] Renforcement de l’enseignement du vélo ». En faisant pédaler loin de Fontenay l’association FARàVélo, référente en la matière et dont le principal représentant figure pourtant en photo deux pages plus haut dans le programme? La petite reine n’a pas le profil d’une princesse pour le maire…
Le programme annonce en catégorie « nous poursuivrons… » « un haut niveau de fleurissement et de propreté ». Je n’habite certes pas dans le centre-ville, mais ma rue n’est quasiment jamais nettoyée (ah, si, une fois il y a quelques semaines… les élections approchent !). Les mauvaises herbes pullulent dans les rues du quartier et seuls les coquelicots qui poussent de manière sauvage ont dernièrement fait l’objet d’un traitement (thermique ?), qui les enlaidit sans les faire disparaître. Du « haut niveau », effectivement, mais pas en termes de fleurissement ni de propreté…
« Nous poursuivrons », toujours… « la fin de la rénovation du Théâtre des Sources ». Mais quand une fuite d’eau apparaît ces derniers jours, la maire adjointe en charge depuis 7 ans ne trouve rien de mieux à faire que tweeter pour rejeter la faute sur l’équipe précédente. 7 ans, ça fait long pour une prise de poste ! Elle nous rejoue peut-être la Belle au Bois Dormant ?
On a Javotte et Anastasie, on a le carrosse qui redevient citrouille, on a même un remake de la Belle au Bois Dormant, mais ce conte-là n’a rien de féérique et rien ne dit qu’il se termine bien…
François Lebert