Le 17 octobre, j’ai participé à la convention nationale du PRG-Le Centre gauche et co-animé une des tables rondes.
Au début de la convention, un hommage solennel a été rendu à Samuel Paty, professeur d’histoire géographie, lâchement assassiné par un terroriste islamiste pour avoir fait un cours sur la liberté d’expression.
Le thème de la convention nationale était “les territoires dans la République” et aux côtés de sociologues ou d’écrivains, de nombreux élus locaux étaient présents dont notamment Xavier Bertrand (ex LR), Président de la Région Hauts de France, Carole Delga (PS), Présidente de la Région Occitanie, Stéphane Troussel (PS), Président du département de Seine Saint Denis…
Tous ont mis en exergue le rôle des collectivités locales pour renforcer le sentiment d’appartenance républicain, lutter contre les fractures territoriales, agir contre la misère, affronter la montée en puissance des communautarismes et lutter contre le radicalisme notamment religieux.
Carole Delga et Xavier Bertrand ont débattu avec beaucoup de respect mutuel et de courtoisie sans pour autant occulter ce qui les différencie, ce qui différencie un républicain de droite et un républicain de gauche. Au niveau local, ils sont confrontés à des défis finalement assez proches mais c’est en quelque sorte leur gestion des priorités qui traduit leur ancrage à gauche ou à droite.
Alors que certains aux côtés d’E. Macron veulent gommer tous les clivages politiques entre républicains pour apparaitre comme la seule alternative aux extrémistes, ce débat était salutaire.
Alors que certains élus y compris au niveau local sont incapables de respecter l’expression de sensibilité différente, G. Lacroix, Président du PRG-Le Centre Gauche, et tous les militants du PRG ont témoigné de leur capacité d’ouverture et de débat en conviant non seulement des élus de tous bords politiques mais aussi les patrons de plusieurs partis de gauche : Olivier Faure (PS), Julien Bayou (EELV), E. Maurel (Gauche républicaine et socialiste). Ils ont eux aussi débattu avec courtoisie et respect mutuel sur les réponses concrètes à apporter aux défis actuels (républicain, social, économique, territorial, écologique…).
Bernard Cazeneuve, ancien Premier Ministre, a prononcé un discours remarquable sans la moindre note au cours duquel il a rendu hommage au PRG, plus vieux parti de France et aux valeurs qu’il a toujours défendu (liberté, égalité, fraternité et laïcité). Il a donné sa définition de la politique qui doit être l’art de la conviction et non celui de la séduction.
Il a également estimé que l’islamisme était le dévoiement d’une religion par un petit nombre d’individus.
Il s’est également élevé contre les tentations de certains de remettre en cause les institutions de République car elles seraient en quelque sorte responsables de la montée du fanatisme religieux en ayant “institutionnalisé” les discriminations ou les violences policières. S’il n’a pas nié des manquements au sein de la police, s’il n’a pas nié que des discriminations inexcusables existent dans notre pays, il a souligné clairement que parler de consubstantialité de la violence chez les policiers ou de discrimination organisée au sein des serviteurs de la République était totalement inacceptable.
Il a rappelé la nécessité de combattre l’islamisme par tout les moyens du droit dont dispose la République et dans la plus grande fermeté.
David Djaïz, enseignant à Sciences Po a rappelé que le fanatisme était en fait le problème théologique des gens sans Dieu : ils trahissent toute forme de spiritualité religieuse en s’inscrivant dans un rapport idolâtre à Dieu.
Au total, une très belle convention nationale qui a témoigné d’une part de la mobilisation sans faille des Républicains de toute sensibilité pour combattre le radicalisme religieux et l’ardente nécessité de continuer à débattre, à réfléchir et à échanger sans concession mais dans le respect mutuel des différences.
Je continue à espérer qu’il en sera de même à Fontenay-aux-Roses malgré les derniers propos du Maire au conseil Municipal accusant les élus de l’opposition de vouloir envoyer les gens dans des camps de concentration…
Gilles Mergy