Au cours de mes 6 années comme Directeur général de Régions de France, l’association représentant les Conseils Régionaux de métropole et d’Outre-mer, j’ai eu la chance de travailler avec des Présidents de Région de gauche, de droite et même un Président de collectivité issu du mouvement autonomiste : Gilles Simeoni en Corse. Quel que soit le jugement que l’on peut d’ailleurs porter sur sa vision du devenir de la Corse, son interview dans l’édition du 8 décembre de “Corse Matin” est remarquable car elle témoigne de ses qualités d’homme d’Etat au sens noble du terme.
Tous en tout cas étaient convaincus que les élus “locaux” avaient un rôle majeur dans la reconstruction du lien de confiance avec nos concitoyens. C’est la raison pour laquelle ils plaidaient pour une clarification des compétences et une poursuite du processus de transfert de missions opérationnelles relevant de l’Etat.
Mais la contrepartie à ce renforcement du rôle des élus locaux est leur responsabilisation.
Responsabilisation au sens de leur qualité de la gestion financière de leur collectivité.
Responsabilisation au sens de leur capacité à respecter leurs engagements et à ne pas les renier en permanence.
Responsabilisation au sens de leur ouverture d’esprit à l’expertise citoyenne et à la démocratie participative pour préparer l’avenir de leur territoire.
A Fontenay-aux-Roses, nous avons une majorité municipale qui est l’exact opposé de ce portrait d’élus responsables.
Le débat actuel autour du projet démentiel du Maire et de son équipe consistant à vendre les 80% de l’ex Conservatoire et dépenser 1 M€ pour rénover une salle résiduelle de 192 m2 est symptomatique de leur mode de fonctionnement.
Je vous invite à lire les nombreux articles parus dans le blog “Osez Fontenay” sur ce sujet.
Mais, comment des femmes et des hommes qui d’ailleurs pour certains défendaient d’ailleurs le maintien de l’intégralité de cet équipement public dans le patrimoine de la Ville ont ils pu changer d’avis ? Comment peuvent ils défendre l’idée de dépenser 5000 euros au m2 pour rénover un équipement public (soit 5 fois les standards habituels) ?
Il s’agit de leur part d’une véritable fuite en avant pour essayer d’inaugurer un équipement public avant 2020.
Mais à quel prix ?
Une fragilisation de la situation financière de notre ville et la disparition d’un équipement public majeur. Je suis le premier à reconnaitre que je m’interrogeais moi même sur son utilité pour la ville il y a 5 ans. Mais, avec les perspectives d’augmentation de la population liées aux projets immobiliers du Maire, il devient désormais indispensable.
Le projet politique du Maire est de construire des logements et de rénover à prix d’or un ou deux équipements visibles de tous pour laisser le sentiment d’une ville moderne.
Mais, il laisse à l’abandon tous les autres équipements publics et il sous finance les services publics.
Pour 2020, plus que sur des programmes comportant 350 actions en pratique jamais mises en oeuvre, il faudra que les candidats s’engagent sur un projet et sur une méthode pour construire la ville de demain.
Gilles Mergy