Donner un temps d’avance à la transition écologique

Dès que l’on aborde la question de la transition écologique dans le domaine de la gestion du patrimoine public, le Maire actuel et sa garde rapprochée répètent le même argument : « nous avons changé plus de 600 fenêtres pendant notre mandat ».

Outre le fait que ce chiffre ne signifie rien si on ne le compare pas a minima au nombre de fenêtres dans les bâtiments publics de la ville, cette réponse témoigne surtout de leur vision étriquée de la transition écologique et énergétique.

La politique de rénovation thermique d’une commune ne se mesure pas par le nombre de fenêtres changé pendant un mandat. Elle se construit sur la base d’une approche globale qui repose sur plusieurs priorités  :

  • Lancer un audit notamment thermique sur l’état du patrimoine municipal mais en toute transparence : présence d’un élu de l’opposition et d’un citoyen tiré au sort dans le comité de pilotage et communication des résultats complets aux élus et à la population ;
  • Mettre en place des carnets de santé de tous les bâtiments publics pour connaître en temps réel leur état (un bâtiment dégradé devient vite une passoire thermique) ;
  • Mettre en place des compteurs permettant de suivre la consommation de fluides (eau, énergie) de chaque bâtiment et de repérer d’éventuelles fuites le plus rapidement possible ;
  • Elaborer un plan de rénovation thermique global présenté à la population et mis en œuvre progressivement en fonction de la capacité d’investissement de la commune : il vaut mieux traiter de manière exhaustive un bâtiment que de faire du saupoudrage en changeant par exemple quelques fenêtres ici ou là comme le fait l’équipe municipale actuelle ;
  • Evaluer régulièrement les économies réalisées sur les consommations de fluides et mettre les données à la disposition des habitants.

En complément de ce plan d’action sur les bâtiments existants, il faut s’engager radicalement dans la lutte contre le réchauffement climatique en s’inspirant de ce qu’a fait la Ville de Paris en créant par exemple des « oasis de fraicheur » dans les écoles. Il s’agit de transformer les cours de récréation pour qu’elles soient moins « hostiles » pendant les périodes de canicule.

Cela implique de remplacer l’asphalte par du béton drainant, de rajouter des espaces verts, de mettre à disposition une fontaine.

Tout le contraire ce que qu’a fait la commune de Fontenay aux Roses en minéralisant l’espace public.

Il faudra aussi repenser complètement les modalités de conception et de construction de nos  éventuels nouveaux équipements publics. Grâce aux outils digitaux, il est désormais possible d’effectuer en amont, en fonction des caractéristiques d’un bâtiment, des simulations sur son comportement notamment thermique. 

Cette conception permet de réaliser des bâtiments moins coûteux, plus économes et plus résistants et mieux conçus pour leurs différents usages. Cela permet de réaliser des équipements plus polyvalents alors que nos équipements actuels fonctionnent selon une logique de silo : le marché ne sert qu’à accueillir les commerçants du marché…

C’est une innovation majeure que la ville n’a clairement pas souhaité utiliser ni pour la reconstruction du gymnase du parc ni pour la réalisation de la passoire thermique au Panorama.

Autant d’évolutions et d’innovations que nous porterons dans notre projet municipal pour faire en sorte que la transition écologique de notre ville ne se résume plus au nombre de fenêtres changé…

Gilles Mergy

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