Avec la crise du Covid19, nous avons découvert une nouvelle expression : la distanciation sociale. Cette distance physique entre les personnes est importante pour ralentir la propagation du virus. Cela fait partie des « gestes barrières » expliqués par les médecins et relayés par les institutions et les médias.
Alors que la sortie progressive du confinement se prépare, on voit apparaître une difficulté : comment maintenir cette distanciation sociale dans notre quotidien ? Dans les écoles, les transports en commun, les entreprises et les magasins alimentaires, la sortie progressive du confinement va nous amener à nous côtoyer de plus en plus. Or le Grand Paris a une densité de population de 8 600 habitants/km². Fontenay-aux-Roses est même à 9 700 habitants/km², et Paris à 20 700…
Déjà, on imagine que beaucoup d’usagers des transports en commun vont les abandonner à cause de la proximité entre les personnes que ça implique, attitude compréhensible. Difficile de faire de la distanciation sociale dans le RER B ou la ligne de métro 13… On peut craindre que beaucoup optent alors pour la voiture individuelle avec des conséquences énormes sur la pollution de l’air et les embouteillages. Ailleurs dans le monde, on voit apparaître des pistes cyclables temporaires sur les grands axes. En effet, une piste cyclable en double-sens de 3m de large peut faire passer bien plus de monde qu’une voie automobile. Voilà une initiative prometteuse à soutenir en région parisienne aussi.
Cette crise sanitaire montre une fois de plus les inconvénients de l’hyper-densification. On savait déjà qu’elle impliquait une forte pression sur les écosystèmes : pollution de l’air et des rivières, bruit, réduction de la biodiversité et de la nature en ville… Cette crise sanitaire est une alerte de plus qui doit nous amener à revoir notre conception de la ville : moins grande, plus végétalisée, plus cyclable, plus solidaire et plus autonome pour son alimentation.
Maxime Messier