Depuis 2014, L. Vastel met régulièrement en avant le caractère pluriel de son équipe, vantant sa capacité d’ouverture et de rassemblement. Il est vrai qu’elle comprend à la fois des élus LR tendance droite dure, des élus de droite et du centre et quelques anciens responsables locaux du PS.
Pour autant, cette diversité apparente de la majorité municipale ne favorise pas le débat d’idée en raison du refus par le Maire d’une certaine forme de pluralité des opinions : tous les élus de la majorité font partie d’un groupe unique et exclusif et se sont vus contraints de signer toutes les tribunes de la majorité, même les plus « violentes ». Certains d’entre eux ne seraient même pas consultés alors que leur signature est apposée… Par ailleurs, les prises de position différentes au sein du conseil municipal ont été rapidement sanctionnées. Mme Gagnard,qui s’est abstenue sur la hausse massive des impôts, peut en témoigner. Rappelons que lors de son premier mandat, L. Vastel avait déjà retiré les délégations à Mmes Alvaro, Bordenave et Bourdet ainsi que MM Faye et Gasselin parce qu’ils avaient eux aussi revendiqué leur liberté de parole tout en affichant leur loyauté…
Pour ne pas subir l’opprobre du Maire et de sa garde rapprochée, certains élus de la majorité ont fait le choix d’une implication minimale : ils ne s’investissent plus dans le suivi des dossiers et se contentent de venir assister silencieusement au conseil municipal, voire même seulement de donner leur pouvoir à un de leurs collègues.
Avec le personnel municipal, le dialogue social s’est détérioré et l’attitude du Maire et de certains élus de son cercle rapproché vis-à-vis des représentants du personnel et des agents municipaux est devenue progressivement méprisante. Cela fait partie des griefs repris dans la lettre ouverte des représentants du personnel au Maire. C’est une des raisons qui expliquent les démissions en cascade au sein des services municipaux au risque de conduire au burn-out les agents qui restent en fonction et qui doivent tenir l’équivalent de deux ou trois postes.
La semaine dernière, une réunion se serait tenue avec le Maire et plusieurs agents des services municipaux (dont le Directeur général) sur le climat social sans que le Maire adjoint en charge du personnel ne soit convié.
Cette chappe de plomb qui pèse sur les élus de la majorité et le personnel municipal commence toutefois à se fissurer et beaucoup d’entre eux exposent de plus en plus explicitement leur malaise.
En ce qui concerne les élus de la majorité, il leur appartient en leur âme et conscience de décider s’ils peuvent ou non continuer à exercer leur mandat d’élus de la République.
En ce qui concerne les agents municipaux, il est indispensable qu’ils puissent s’exprimer auprès de la médecine du travail et ou de leurs représentants. Leur bien-être et leur qualité de vie au travail en dépendent.
Gilles Mergy