Il se murmure de plus en plus fort que la majorité municipale pourrait augmenter massivement la fiscalité locale.
Le Maire va probablement expliquer que c’est la faute de l’Etat et celle de la crise énergétique.
Or, l’Etat a mis en œuvre un certain nombre de dispositifs visant à amortir le choc énergétique pour les collectivités locales et la loi de finances 2023 a permis de revaloriser de manière substantielle les bases de la taxe foncière : +7,1% soit au-dessus du taux d’inflation. Ce qui signifie que le produit de la taxe foncière à Fontenay-aux-Roses va augmenter de plus de 7% sans que la municipalité n’augmente son taux. Quant à la disparition de la taxe d’habitation, elle est compensée à 100% par l’Etat.
Les difficultés financières de notre commune ne sont pas à rechercher auprès de « boucs émissaires » ou de causes externes mais dans la manière dont la ville est gérée.
Elle doit donc changer de politique financière.
Le point de départ reste la rareté de la ressource publique et la nécessité d’allouer cette ressource dans les meilleures conditions possibles sans pour autant adopter une approche de type « rabot budgétaire » (je réduis uniformément toutes mes dépenses de X %).
A partir de là, il faut privilégier une approche articulée autour de cinq grandes priorités.
La première priorité consiste à traiter de manière différenciée les dépenses d’intervention de notre commune (les politiques publiques qu’elle conduit en faveur de la petite enfance, des jeunes, des sportifs, des personnes âgées…) et ses dépenses courantes (son train de vie). Autant les secondes doivent être maitrisées voire diminuées (ce qui n’a pas été le cas depuis 2014 et a fortiori depuis 2020) ; autant les premières doivent être préservées voire accrues dès lors que leur efficacité pour la population est confirmée. Il est donc indispensable de se doter d’un dispositif d’évaluation de la performance de l’action publique qui doit être conçu et mis en œuvre en lien avec les citoyens. Au sein de la majorité municipale, deux élus sont en charge de ces sujets : A. Bouclier s’occupe de la démarche qualité et de l’évaluation des travaux et N. Saucy de l’évaluation des politiques municipales. Ils doivent avoir les moyens et les leviers nécessaires pour conduire leur action et proposer des choix.
La deuxième priorité consiste à effectuer un recensement complet du patrimoine de notre commune, de son état de vétusté et de son utilité pour le service public.
La troisième priorité consiste à adopter une approche à coût complet des équipements publics : lorsqu’on réalise un nouvel équipement (par exemple un gymnase), il faut évaluer à la fois le coût de l’investissement initial et celui des dépenses de fonctionnement récurrentes sur toute sa durée de vie (entretien, maintenance,…).
La quatrième priorité nécessite de repenser complètement la politique de maintenance et d’entretien des équipements publics. Il faut passer d’une logique d’intervention de type « pompier » à savoir j’interviens quand l’équipement ne fonctionne plus ou quand le bâtiment est fortement dégradé à une maintenance dite préventive. Cela nécessite de mettre en œuvre un carnet de santé des bâtiments et des équipements publics et de les doter au fur et à mesure de capteurs permettant d’avoir connaissance en temps réel des dysfonctionnements.
La cinquième priorité régulièrement défendue par les élus EELV de Fontenay-aux-Roses consiste à engager un programme de rénovation thermique complet (et pas à faire du saupoudrage en changeant ici ou là une fenêtre).
Mieux utiliser l’argent public au service des habitant de notre ville sans augmenter les impôts locaux nécessite d’agir sur ces différents leviers.
Il y en a sûrement d’autres et je suis prêt à en discuter avec les élus de la majorité dans l’optique d’éviter une nouvelle hausse des impôts à Fontenay-aux-Roses.
Gilles Mergy