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Pour une approche plus innovante de la gestion financière de la ville

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Il peut paraître paradoxal de parler d’innovation en matière financière.

En effet, les principales innovations financières apparues au cours des dernières années n’ont pas été, c’est le moins que l’on puisse dire, couronnées de succès.

On se rappellera des dérives causées par les emprunts dits structurés communément appelés « prêts toxiques » proposés par Dexia et autres établissements financiers aux collectivités locales. Leur indexation sur des devises exotiques ou sur des instruments financiers complexes ont mis en péril la situation financière de plusieurs collectivités.

De manière un peu moins dramatique, le recours aux « partenariats public privé » pour la réalisation d’équipements publics a souvent conduit à surenchérir leur coût pour la collectivité sans pour autant transférer les risques d’exécution à l’opérateur privé.

Il faut en matière d’innovation financière adopter une approche plus modeste et aussi plus pragmatique.

Le point de départ est la rareté de la ressource publique et la nécessité d’allouer cette ressource dans les meilleures conditions possibles sans pour autant adopter une approche de type « rabot budgétaire » (je réduis uniformément toutes mes dépenses de X %).

L’équipe municipale a pris des initiatives intéressantes sur la gestion de l’encours de la dette, sur les relations avec les fournisseurs de la ville, sur les délais et les modalités de paiement des services publics par les usagers. Ce sont des mesures utiles qu’il faudra approfondir. Il sera néanmoins indispensable d’avoir une approche encore plus ambitieuse autour de quatre priorités.

La première priorité consiste à traiter de manière différenciée les dépenses d’intervention de notre commune (les politiques publiques qu’elle conduit en faveur des jeunes, des sportifs, des personnes âgées…) et ses dépenses courantes (son train de vie). Autant les secondes doivent être maitrisées voire diminuées (ce qui n’a pas été le cas depuis 2014) ; autant les premières doivent être préservées voire accrues dès lors que leur efficacité pour la population est confirmée. Il est donc indispensable de se doter d’un dispositif d’évaluation de la performance de l’action publique qui doit être conçu et mis en œuvre en lien avec les citoyens.

La deuxième priorité consiste à effectuer un recensement complet du patrimoine de notre commune, de son état de vétusté et de son utilité pour le service public.

La troisième priorité consiste à adopter une approche à coût complet des équipements publics : lorsqu’on réalise un nouvel équipement (par exemple un gymnase), il faut évaluer à la fois le coût de l’investissement initial et celui des dépenses de fonctionnement récurrentes sur toute sa durée de vie (entretien, maintenance,…).

La quatrième priorité nécessite de repenser complètement la politique de maintenance et d’entretien des équipements publics. Il faut passer d’une logique d’intervention de type « pompier » à savoir j’interviens quand l’équipement ne fonctionne plus ou quand le bâtiment est fortement dégradé à une maintenance dite préventive. Cela nécessite de mettre en œuvre un carnet de santé des bâtiments et des équipements publics et de les doter au fur et à mesure de capteurs permettant d’avoir connaissance en temps réel des dysfonctionnements.

Mieux utiliser l’argent public au service des habitant de notre ville sans augmenter les impôts locaux nécessite d’agir sur ces différents leviers.

Il y en a sûrement d’autres !  Nous sommes donc à l’écoute de vos propositions.

Gilles Mergy

 

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