Accueil Finances Non la densification n’est pas la réponse adaptée aux contraintes financières de la commune !

Non la densification n’est pas la réponse adaptée aux contraintes financières de la commune !

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Dans un nouvel article publié sur le blog « Les nouvelles de Fontenay », Jean-Michel Durand, ancien Maire adjoint aux finances et au logement, tente de démontrer que l’arrivée de nouveaux habitants sur notre ville serait la réponse appropriée aux difficultés financières de la ville.

Son article présente l’intérêt d’aborder la question de l’impasse de financement que rencontre la ville régulièrement depuis l’élection de L. VASTEL (3 hausses des impôts en 10 ans de mandat) sous un angle structurel à savoir l’augmentation durable de nos ressources.

Il s’appuie en partie sur des données incontestables issues de la Direction générale des impôts ou de l’INSEE et ses remarques sur le vieillissement du patrimoine immobilier de notre ville sont pertinentes.

Mais comme chaque fois, M. Durand, au lieu d’analyser les responsabilités réelles des différents acteurs, adopte une approche idéologique qui va à l’encontre du principe de mixité sociale pourtant essentiel au vivre ensemble dans une collectivité comme la nôtre.

A lire son article, on peut avoir le sentiment que si la commune connait des difficultés financières, c’est la faute des pauvres et d’un trop grand nombre de logements sociaux et que le redressement financier de la ville passera donc par la construction de logements privés de manière massive.

Même si j’ai noté que pour la première fois, il accepte de prendre en compte (de manière très minorée) les coûts induits par l’arrivée d’un nouvel habitant (et pas uniquement les recettes comme il le faisait habituellement), son article appelle de ma part plusieurs remarques :

– Les différents propriétaires et notamment les bailleurs sociaux n’ont pas respecté leurs obligations de propriétaires et ont laissé se dégrader fortement leur patrimoine.  Les différentes municipalités qui se sont succédées n’ont probablement pas été suffisamment attentives à cette question. Les locataires de ces logements sociaux ne sont en tout état de cause en aucun cas responsables de cette dérive et ils ne doivent pas subir une double peine en apparaissant en plus comme les « intouchables » de notre commune.

– Les difficultés financières de la ville ne pourront pas être traitées par une fuite en avant en matière de construction et de densification immobilières. D’une part, le marché est bien moins porteur que par le passé et les difficultés que rencontrent les promoteurs privés notamment aux Blagis pour commercialiser leurs logements en témoignent. D’autre part, cette densification accrue réduira fortement l’attractivité de notre ville (qui repose dans une large mesure sur son esprit « village) sans qu’on puisse l’accompagner de la réalisation d’équipements publics à la hauteur des attentes de ces nouveaux habitants. Il n’y a notamment pas de réserves foncières sur la ville pour les réaliser.

– Contrairement à ce qu’affirme M. Durand, la ville doit en priorité absolue réduire ses dépenses. Non pas en réduisant les services publics aux habitants mais en maitrisant mieux ses dépenses de fluide (en engageant un réel programme de rénovation thermique et de mise en œuvre d’un pilotage précis de la consommation de chaque bâtiment) et en pilotant mieux ses projets d’investissement : 30% du programme d’investissement annuel de la ville ne sert aujourd’hui qu’à couvrir les dérives de coût des projets. C’est un gâchis financier considérable qui représente plus de 3 M€ par an. Les sommes économisées pourraient permettre de réduire le recours à l’emprunt et d’améliorer le service public.

Ce n’est pas en réduisant la mixité sociale et en densifiant fortement la ville que l’on résoudra les questions financières de la commune.

C’est en veillant à la qualité de vie de tous les habitants, en préservant le caractère authentique de notre commune et en évitant la gabegie financière notamment sur les investissements qu’on refera de notre ville une ville où il fait bon vivre ensemble.

 

Gilles Mergy

 

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