Le débat autour du devenir de cet équipement public, parfaitement relayé dans les nombreux articles parus sur le Blog « Osez Fontenay », illustre la principale menace qui pèse sur le décideur public : la perte de crédibilité.
Le Maire et son équipe plaidaient pour conserver cet équipement dans le patrimoine de la ville avant 2014. Depuis leur élection, ils ont défendu successivement la création d’une maison des arts, d’une pépinière d’entreprises puis la vente des 2/3 de l’équipement à un prestataire privé.
Même si ces différents projets n’ont rien à voir les uns et les autres, ils ont toujours été qualifiés de « projets d’excellence » par la majorité municipale. Mais en revanche, aucune explication réelle n’a été donnée sur la nature des projets successifs ou leur utilité pour la ville et ses habitants.
En parallèle de la vente de la quasi-totalité de cet équipement, la majorité a présenté sommairement (via des « photos d’artistes ») un projet d’aménagement d’une salle de 200 m2 pour un coût de 1 M€ soit l’ équivalent de 10 points de la Taxe d’habitation ! Un an auparavant, le coût de cet aménagement s’élevait à 90 K€. La majorité se contente de dire que ce n’est pas le même projet.
Face aux critiques constructives émises notamment par les riverains, la majorité a alterné entre l’attaque politicienne (vous êtes des opposants) et le mensonge (ce projet est soutenu par la majorité de la population comme l’atteste un sondage). Dans le blog « Osez Fontenay », il est rappelé que ce sondage était en réalité un comptage sommaire d’un vote à mains levées dans une salle de 60 personnes.
Quelle doit être l’attitude des élus de l’opposition ?
Si je défends toujours le principe d’une opposition constructive, elle doit être résolue dans ce cas d’espèce.
Il est indispensable que les élus de l’opposition dénoncent la gabegie financière de la majorité et ses reniements successifs.
Il ne doit y avoir en effet aucune confusion dans l’esprit de nos concitoyens sur le fait que ce projet pharaonique est une erreur monumentale et que l’opposition unie le condamne.
A cause du coût d’aménagement de la salle résiduelle, sa cession ne rapportera rien finalement à la ville. Au final, on aura perdu un équipement public majeur et juste conservé une salle de 200 m2 dont on ne connaît pas la destination (avec certes quelques milliers d’euros d’économie sur le chauffage et l’entretien en raison de la réduction des m2 conservés par la ville).
Restaurer la crédibilité de la parole publique sera en tout état de cause l’un des défis des échéances municipales de 2020
Gilles Mergy
