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Concours d’écriture « Racontez-nous votre confinement »

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« Tu dois supporter voisin ! le Covid-19 existe bel et bien. Le confinement est l’une des meilleures façons de réduire le taux de propagation de cette pandémie. Qui veut voir le lendemain, doit préserver le présent. »

 Cette parole de ma voisine ne cesse de me revenir à l’esprit chaque dix secondes. Elle n’est pas, bien sûr, assez longue mais pleine de sens et d’humilité. Je finis par donner tout de suite raison à ma voisine. Oui, elle doit avoir pleinement raison car ma vie est inestimable et je dois la préserver. Moi, qui ne croyais pas en même temps en l’existence de cette maladie et à murmurer que le Covid-19 c’est une maladie illusoire ; je consens désormais à ce que je sois confiné. Ma voisine a su alors complètement laver mon cerveau embobiné par cette façon de penser comme celle des illettrés alors que je ne me détache pas de crier que je suis un intellectuel.

Dès lors, le confinement s’installe chez moi malgré que le début ne fût pas commode. Mes cinq premiers jours étaient sans doute bourrés de sommeils incessants. Je dormais excessivement ; pas loin d’huile de karité.

 Un matin alors qu’il faisait déjà 9h, j’étais couché dans mon lit en train de ronfler sans fin lorsque quelqu’un toqua à la porte sans relâche. A ma sortie, je trouvais que c’était ma voisine. La première parole qu’elle m’a dite était : « Tu dors encore à cette heure-ci ? »

 J’avais juste souri puis je répondis : « C’est parce que je n’ai rien à faire. »

Au cours de notre toute première longue conversation, elle réussit une fois de plus à renverser la tendance. Dorénavant, plus de sommeil démesuré. Elle m’a établi un formidable emploi du temps qui me donnera l’occasion de me libérer de mon accablement. En plus de cela, elle m’initie dans le potager et dans la gymnastique.

 Ma voisine vit en solo et moi également je suis un célibataire endurci donc il y’a rien d’inquiétant en ce qui concerne notre rapprochement.

 Le matin, dès le réveil, j’arrose notre potager situé juste à l’entrée gauche de la cour. Le petit déjeuner vient juste après cette fantastique activité. J’ai vraiment une prédilection pour mon jardin potager. Je devrais après le petit déjeuner suivre des informations et certaines de mes séries préférées à la télévision mais c’est là que le bât blesse. En effet, Je vis dans un quartier où l’électricité est une perle rare. Elle vient comme une manne qui tombe du ciel. On ignore à quelle heure elle peut arriver ou elle peut être délestée. Si c’était mon jour de chance et il y’a l’électricité, j’en profite tout au long de la journée à suivre la télévision, charger mon téléphone et conserver mes provisions dont certaines s’altèrent déjà.

Entre midi et 14 heures, je réserve le temps pour le déjeuner et la sieste ; un déjeuner qu’on partage dans la convivialité avec ma voisine. Chacun retrace son parcours d’enfance, tout en se disant des fadaises pour enrichir et prolonger le déjeuner au point où on arrive à peine à se quitter pour la sieste.

 Le soir, vers 16 heures, toujours en compagnie de ma voisine ; je fais de la gymnastique dans notre petite cour ; elle nous dure au minimum une heure et nous la pratiquons deux fois dans la semaine.

Notre aventure ne s’arrête pas là. En effet, je partage aussi le dîner avec ma chère voisine. Je me rappelle encore de notre premier dîner, le 10 mars au salon de ma voisine. Un dîner de gaieté, de folie et de rires pendant lequel ma voisine m’a surpris avec une bouteille de champagne. J’avais tellement bu à tel point que j’avais l’impression que la terre tournait autour de moi.

 Le confinement est alors profitable pour moi de m’apprivoiser à ma voisine et en partageant des bons moments avec elle. Pour la première fois, je vis des moments merveilleux avec ma voisine qui, avant le confinement, était toujours prise par son travail à hôtel. Un moment qu’elle apprécia de passer avec moi qui, en temps normal, m’occupait constamment dans les corrections de copies et les préparations de cours.

 Un samedi soir, jour mémorable pour moi, car je garde encore jalousement cette date en mémoire : samedi de douceur et de séduction la plus jamais connue dans ma vie. Ce jour-là, j’étais autour de notre table du dîner avec ma voisine ; une table bien décorée de fleurs de couleur rose et une belle bougie placée au centre de la table. Je ne m’attendais pas à une agréable surprise de décoration. Oh ! c’était incroyable beau ! Nous n’étions pas loin d’un dîner amoureux et bien évidemment c’était le cas. Ma voisine m’a follement séduit ; oui je suis tombé sous son charme de beauté. Ses cheveux crépus, ses lèvres avec un léger rouge à lèvre et ses magnifiques yeux naturels m’ont tout d’un coup embrouillé la tête. Sa belle forme dans sa belle robe de couleur rouge qui est aussi ma couleur préférée me laissait croire qu’elle était à moi pour cette soirée. Je voyais ma voisine devant moi comme une reine égyptienne, une étoile de guide de ma vie, qui était longtemps marqué par le célibat. J’avais mis un zouk antillais ; qui me fut rappelé mon lycée ; je lui ai tendu la main ; elle s’est doucement levée ; ma main gauche dans sa main et ma main droite placée autour de son rein puis nous exécutions lentement les pas du zouk. Ah ! Quelle belle soirée ! Je lui ai, à sa grande surprise tendu une bague de fiançailles.  Elle était émue à commencer à verser les larmes : ce sont les larmes de joie et d’amour.

 Dorénavant, nous ne sommes plus des simples voisins mais des fiancés occasionnés par le confinement. Quelle aimable opportunité ! A nous la belle vie de fiançailles !

 

Arnaud Koyanouba

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