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Amélioration du RER B : les propositions du rapport d’expertise 

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Dans son dernier numéro de la Mobilettre, Gilles Dansart, dont l’expertise sur les questions de transport est unanimement reconnue, évoque notamment la situation du RER B.

Il s’appuie sur le rapport d’expertise sur l’amélioration du RER B, réalisé par Yves Ramette qui a été remis récemment à Valérie Pécresse, Présidente d’Ile-de-France Mobilités.

L’intérêt de ce rapport c’est qu’il pointe du doigt un certain nombre de lacunes qui ne nécessitent pas des investissements massifs mais des actions concrètes sur la maintenance du matériel roulant, l’organisation de l’exploitation, la planification des travaux ou la qualité du dialogue entre les deux transporteurs RATP et SNCF Transilien.

L’autre intérêt du rapport c’est qu’il montre que l’arrivée du futur matériel roulant (d’ailleurs sans cesse repoussée) sera certes de nature à faire progresser le service offert aux voyageurs mais à condition que les conditions d’exploitation soient améliorées.

Ce rapport propose enfin la mise en place d’un centre de commandement unique pour les deux lignes de RER B et D qui se partagent le tunnel entre Chatelet les Halles et Gare du Nord, ce qui est source de dysfonctionnements récurrents.

Comme l’indique Gilles Dansart dans son article, « la ponctualité du RER B est en baisse en 2022 (85,7%), et depuis 2018 on observe une diminution des journées avec une bonne ponctualité (de 55% à 43%) et une augmentation des journées à très fort impact pour les usagers (de 13% à 23%). »

Selon le rapport, l’exploitation du RER B est en effet pénalisée par deux phénomènes

  • Des petites perturbations quasi permanentes ;
  • Des incidents à très fort impact très pénalisantes pour les usagers

Tous les maillons de la chaînes participent à cette dégradation comme le rappelle Gilles Dansart : « la disponibilité du matériel roulant et la maintenance du matériel roulant sont à améliorer, de même que la planification coordonnée des travaux et une plus grande robustesse du système dans son ensemble. Enfin, les différences « culturelles » entre les trois acteurs (RATP, Transilien et SNCF Réseau) se manifestent à plusieurs niveaux notamment sur la conduite des trains, les procédures en cas de situation perturbée et  les outils et systèmes d’information. »

Dans les propositions concrètes faites par le rapport, un premier ensemble d’actions concerne le matériel roulant rappelle Gilles Dansart : « il faut adapter la rénovation des MI84 pour augmenter le parc disponible, améliorer l’efficacité du site de Mitry et coordonner les outils de gestion des sites de Mitry et Massy ».

Il souligne ensuite que le deuxième ensemble d’actions relève de l’infrastructure : « il faut harmoniser les travaux entre SNCF Réseau et RATP, renforcer les moyens d’intervention de SNCF Réseau lors des incidents, garantir l’utilisation des voies directes à la mise en service du CDG Express via la priorisation du RER B en situation perturbée ».

Enfin, d’un point de vue opérationnel, Gilles Dansart met en exergue le fait qu’il faut améliorer la gestion des circulations en résolvant une multiplicité de problèmes (régime de l’alerte radio, régulation de flux sur les quais, gestion de la convergence des circulations dans le tunnel Châtelet/Gare du Nord, unifier les systèmes d’information relatifs aux incidents et à leurs impacts) etc. »

En conclusion, comme l’indique Gilles Dansart, il ne faut pas attendre de grand soir ou de grand matin pour le RER B mais il faut engager un plan d’actions global, progressif et sans doute laborieux en attendant l’arrivée du nouveau matériel roulant.

C’est ce que semble vouloir faire Ile de France Mobilités. Espérons pour tous les usagers du RER B qu’il en sera ainsi.

Gilles Mergy

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