En cette année marquant le 80ème anniversaire de la libération des camps d’extermination nazis et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est essentiel de rappeler l’importance du devoir de mémoire. Ces événements marquants de l’histoire récente ont façonné notre monde actuel et les leçons à en tirer sont fondamentales pour éviter la répétition des erreurs du passé a fortiori dans le contexte international particulièrement troublé dans lequel nous nous trouvons depuis plusieurs années. Le devoir de mémoire est non seulement un hommage à ceux qui ont souffert et à ceux qui ont sacrifié leur vie, mais également un pilier de l’éducation des générations futures.
Malheureusement, dans notre commune de Fontenay-aux-Roses, toute ambition en matière de commémoration semble avoir été abandonnée. Pourtant, lors du premier mandat du Maire actuel et le début de son second mandat, des initiatives avaient été prises dans la continuité de l’action conduite avant 2014 : invitation de représentants des pays alliés aux commémorations, expositions dans les salons de la médiathèque, ravivage de la flamme du soldat inconnu avec les enfants des écoles et les associations patriotiques.
Et puis, les choses se sont arrêtées progressivement : dissolution du comité d’entente des anciens combattants et victimes de guerre, refus de plusieurs projets proposés par des associations patriotiques, absence du maire et de nombreux élus de la majorité aux différentes cérémonies…
Ce manque d’initiatives locales pour entretenir le devoir de mémoire est regrettable. Chaque citoyen, mais surtout les jeunes, méritent un accès à ces moments de recueillement et de réflexion qui sont essentiels pour comprendre l’histoire et ses impacts durables sur notre société.
Afin de pallier cet oubli, plusieurs actions pourraient être mises en place :
- Collaboration plus étroite avec les associations patriotiques locales : au-delà de leur invitation aux commémorations officielles où elles sont représentées par leur porte-drapeau et leur président qui dépose une gerbe, d’autres événements pourraient être organisés pour rendre hommage aux Fontenaisiens morts pour la France.
- Implication des écoles et du Collège des Ormeaux : En intégrant davantage le devoir de mémoire dans le programme scolaire de nos enfants et adolescents, et en rendant le sujet vivant à travers des projets éducatifs, nous pouvons engager les jeunes dans un processus de réflexion et d’apprentissage sur ces thèmes. Cela pourrait inclure des visites de lieux historiques, des projets de recherche, et des journées de témoignages.
- Programme annuel de conférences, expositions, et ateliers : En programmant régulièrement des conférences et ateliers sur les premières et secondes guerres mondiales mais aussi les conflits de l’après-guerre liés au processus de décolonisation, accompagnés d’expositions sur les événements marquants de cette époque, nous pouvons sensibiliser et engager tous les habitants de Fontenay-aux-Roses. Des invités et experts nationaux et internationaux pourraient offrir des perspectives nouvelles aux discussions.
Les derniers témoins de la seconde guerre mondiale disparaissent peu à peu. Sur les conflits de l’après-guerre liés au processus de décolonisation notamment en Algérie, malgré les efforts conjoints notamment d’historiens algériens et français pour poser les termes d’un récit partagé, le travail mémoriel n’a pas encore abouti tant les plaies restent encore vives. Dans ce cadre général, Fontenay-aux-Roses peut en tout état de cause devenir un exemple de commune engagée dans la conservation et la transmission de la mémoire historique, contribuant ainsi activement à l’éducation et à la formation citoyenne de ses habitants.
Gilles Mergy
