La fin de l’attractivité des régimes autoritaires ?

Une fois n’est pas coutume, cet article ne portera pas sur la situation locale.

En 2020, de nombreux experts souvent autoproclamés mettaient en exergue la supériorité des régimes autoritaires par rapport aux démocraties occidentales.  Ils soulignaient leur croissance économique spectaculaire, la qualité de leur gestion de l’épidémie de la COVID 19 ou le renforcement impressionnant de leur puissance militaire.

Deux ans après et même s’il serait déplacé de parler de « fin de l’histoire », le paysage international a changé du tout au tout.

La Russie de Poutine, malgré la supériorité écrasante de son appareil militaire, accumule les défaites face à la résistance héroïque de l’armée et de la population ukrainienne.

Le régime des Mollahs iranien contrôlé par des ultra conservateurs fait face à des manifestations régulières de ses habitants notamment les plus jeunes.

Et même en Chine, quelques semaines après le congrès du Parti communiste chinois qui a consacré Xi Jinping comme le leader le plus puissant depuis Mao Zedong, des failles apparaissent en raison notamment du ras-le-bol de la population face au confinement quasi permanent qui lui est imposé.

Alors que la croissance économique chinoise laissait supposer que ce pays deviendrait à terme la première puissance économique mondiale, plusieurs spécialistes commencent à affirmer que la Chine pourrait peut être suivre la trajectoire du Japon annoncé au début des années 80 comme la future puissance dominante du monde et qui ne l’est jamais devenu.

Le vieillissement de la population, la hausse incontrôlée  de la dette publique et des créances immobilières douteuses, l’absence de solution pertinente  pour gérer l’épidémie de la Covid 19, la hausse du chômage, le contrôle accru des entreprises au nom de la supériorité de l’idéologie communiste par rapport au développement économique constituent des failles de plus en plus significatives. Quant à la prise de contrôle de « l’île rebelle » Taïwan, elle reste très largement hypothétique malgré la puissance de l’armée chinoise. 

En France, le lobby pro chinois ou pro russe est très puissant. Il comprend notamment des dirigeants politiques des partis extrémistes mais aussi d’anciens généraux en mal de célébrité qui viennent régulièrement sur les plateaux de télévision pour critiquer l’effondrement de l’occident et de l’OTAN et la supériorité du modèle russe et chinois. Ce lobby s’appuyait pour ce qui concerne la Russie sur les canaux de communication de Russia Today avant son interdiction d’émettre dans les pays de l’Union européenne.

La république française n’est pas exempte de tout reproche et notre pays ne sait pas bien gérer les inégalités économiques croissantes ou la transition écologique. Les récentes affaires financières qui ont touché des proches du président de la république témoignent des efforts que nous devons encore faire en matière de transparence et de lutte contre la corruption.

Pour autant, qui voudrait réellement vivre dans un pays où la liberté d’expression est bafouée, ou les minorités raciales comme les ouïgours en Chine sont régulièrement torturés ou l’encadrement social et politique impose une voix unique ?

Nos valeurs démocratiques et républicaines sont notre plus précieux héritage. A nous de les faire vivre en nous attachant à faire progresser notre modèle démocratique sans jamais nous inspirer du contre modèle absolu représenté par les régimes autoritaires.

Gilles Mergy

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