Les projets publics d’investissements dérapent trop souvent au niveau des coûts et/ou des délais.
Cette dérive s’observe aussi bien quand les projets sont conduits sous maîtrise d’ouvrage publique ou sous forme de partenariat public privé (ex nouveau palais de justice de Paris).
Elle existe aussi bien au niveau national, régional (ex métro automatique du Grand Paris) que local. C’est malheureusement ainsi le cas dans notre commune avec plusieurs projets d’investissement dont les coûts ont fortement augmenté comme celui de la reconfiguration de la place de Gaulle / Parc Laboissière. Son surcoût atteint 25% par rapport à l’estimation initiale soit 700k€.
Les premiers responsables de ces dérives sont bien entendu les entreprises attributaires des différents travaux et/ou celles qui ont chiffré le coût initial des projets en sous estimant parfois volontairement les coûts et/ou les délais.
Pour autant, il ne faut pas occulter la responsabilité des politiques et pour ce qui concerne notre commune le maire et son équipe.
Or, le Maire ne m’a pas toujours semblé choqué par ces surcoûts financiers et s’était contenté en octobre dernier de souligner qu’ils étaient habituels.
Je dois reconnaître qu’il m’a néanmoins semblé bien plus vigilant sur ces questions lors de notre échange au conseil municipal du 18 novembre sur le projet de rénovation du complexe sportif du Panorama.
Il est essentiel que le premier magistrat de la ville mette “la pression” sur ses équipes et le cas échéant directement sur les entreprises concernés par le chantier afin qu’elles respectent scrupuleusement le budget et le calendrier initialement convenus en fixant des pénalités de retard.
Dans cette optique, je mets donc sur la table plusieurs propositions destinées à améliorer le pilotage des grands projets d’investissement dans notre commune :
- Mettre en place un suivi des chantiers en fonction de coûts objectifs à ne pas dépasser. Le Maire et les élus doivent exiger d’être alertés au premier signal faible de non-respect afin de pouvoir prendre les décisions qui s’imposent en tant que maitre d’ouvrage ;
- Renforcer la maitrise d’ouvrage publique municipale sur les grands projets : recrutement d’un programmateur pour anticiper les travaux, mise en place d’une véritable planification des travaux, mise en place d’une équipe projet DSTM/finances pour suivre l’évolution financière et technique des chantiers, choix d’une assistance à la maitrise d’ouvrage…). Lors du conseil municipal d’octobre dernier, il a été décidé de renforcer la DSTM avec des chefs de projets bâtiments. C’est une décision positive. J’ai salué ce premier pas.
L’amélioration de la maitrise d’ouvrage publique est un enjeu majeur pour notre commune.
C’est un enjeu majeur pour respecter les coûts des projets (voirie, équipement public…).
C’est un enjeu majeur pour montrer à nos concitoyens pourquoi ces projets doivent être pilotés par une structure publique et non pas une société capitalistique.
Mes nombreuses interventions sur le sujet ne visent bien entendu pas à mettre en cause la compétence du personnel municipal ou à vouloir polémiquer de manière politicienne. Elles visent à trouver les moyens de progresser collectivement.
Je me réjouis du début de prise de conscience sur ces sujets et j’espère donc que l’actuel Directeur des services techniques (en poste depuis quelques mois) et qui dispose d’une réelle expérience en matière de pilotage des projets sera écouté par les élus. J’espère enfin qu’il aura les bons leviers pour mener à bien les projets qui lui sont confiés en maîtrisant les coûts et les délais initialement convenus.
Gilles Mergy
