Une partie de la droite dans notre commune qualifie les élus écologistes de Fontenay aux Roses de « khmers verts » reprenant les propos tenus par les dirigeants les plus extrémistes de la droite française.
Soit ces élus utilisent cette injure sans en mesurer la portée et ils devraient se renseigner sur l’histoire du Cambodge, soit ils le font en connaissance de cause et ils ne peuvent plus alors revendiquer être des élus républicains respectueux des valeurs de notre République.
L’un de mes meilleurs amis est d’origine cambodgienne. Il a eu la chance de pouvoir fuir le Cambodge au moment de la prise de pouvoir par les Khmers rouges en 1975.
Pendant quatre ans, cette organisation a mis en place une dictature d’une extrême violence dans un cadre autarcique et contraignant les populations des villes à travailler dans des camps dans des conditions relevant de l’esclavage.
Le régime khmer rouge s’est rendu coupable de crimes de masse contre la population cambodgienne et d’actes de cannibalisme contre des prisonniers.
Pendant 4 ans (jusqu’à l’invasion par le Vietnam), ce régime fit plusieurs centaines de milliers de victimes directes sans compter les victimes de la famine.
Le combat politique dans une démocratie n’excuse pas tout.
Les propositions des écologistes peuvent parfaitement être critiquées y compris de manière vigoureuse.
Mais qualifier un adversaire de « khmer vert » est totalement inacceptable. Cela revient à lui dénier toute figure humaine, à le transformer en monstre.
J’ose espérer que la trêve estivale conduira ces élus à revenir à la raison et à accepter le débat d’idées respectueux et courtois.
Gilles Mergy
