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RER B : entre espoirs et désarroi

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Depuis plusieurs semaines, les dysfonctionnements se multiplient sur le RER B : rail cassé, rupture de caténaire, panne de signalisation, personnes sur les voies…

Le trafic est alors perturbé pendant plusieurs heures voire une journée entière comme il y a quelques jours suite à la panne de signalisation à la Gare de Paris Nord.

Il serait injuste d’écrire que l’Etat, la Région Ile de France et les deux opérateurs publics SNCF et RATP sont restés inactifs.

Il serait en revanche mensonger d’affirmer que leur mobilisation est à la hauteur des enjeux.

Les Fontenaisiens comme tous les utilisateurs de la branche Robinson sont en outre victimes d’une double peine. En effet, ils subissent les mêmes désagréments que les autres voyageurs empruntant le RER B et ils sont en plus pénalisés par la priorité absolue donnée par la RATP à la branche de St Rémy les Chevreuse en cas de situation perturbée : annulations de trains, arrêt des trains pour Paris en gare de Laplace ou de Denfert Rochereau…

Je ne reviens pas sur les mesures prises par SNCF et RATP pour améliorer l’exploitation de cette ligne commune : suppression du changement de conducteur à la gare de Paris Nord, mise en place d’une direction de ligne unifiée et d’un poste de commandement commun à Denfert Rochereau, 

Je ne reviens pas non plus sur les travaux réalisés au nord et au sud de la ligne pour changer des appareils de voie ou renforcer les caténaires ou améliorer la capacité de l’infrastructure à absorber les situations perturbées (travaux RER B nord +, création d’une troisième voie à Denfert…)

Ils sont utiles mais pas à la hauteur des besoins.

La ligne B du RER est devenue la ligne malade du réseau de transport collectif en Ile de France et un grand plan d’investissement doit être mis en œuvre en lien avec les associations d’usagers et les collectivités concernées.

Ce plan d’investissement massif doit porter tout d’abord sur le renouvellement du matériel roulant comme Ile-de-France Mobilités s’est engagé à le faire avec l’acquisition de rames à double niveau. Les retards successifs imposés par le consortium franco-espagnol Alstom/CAF à l’autorité organisatrice des transports d’ile-de-France (mais aussi les tentatives de renégociation relevant presque du chantage d’Alstom après son rachat de Bombardier Transport qui avait remporté l’appel d’offres initial) sont inacceptables. Au lieu d’avoir passé du temps à mener une campagne présidentielle pour le résultat que l’on connait, Mme Pécresse aurait mieux fait de mettre la pression sur ses fournisseurs pour qu’ils tiennent les délais. Les premières livraisons sont prévues pour 2025.

Ce plan d’investissement massif doit aussi porter sur la régénération du réseau ferroviaire dont de nombreuses installations ont plus de 30 ans d’âge. Quelques travaux ont été réalisés cet été au nord de la ligne sur financement du CDG Express mais ils ne sont pas à la hauteur des besoins. Il est d’ailleurs incompréhensible que la priorité soit donnée à la création d’une liaison dédiée pour l’aéroport de Roissy CDG au détriment de l’amélioration d’une ligne qui transporte plus de 1 million de voyageurs par jour.

Ce plan d’investissement massif doit enfin porter sur les conditions d’exploitation de ligne et d’une automatisation partielle notamment pour accroitre le nombre de trains qui empruntent chaque jour le tunnel commun entre les lignes B et D du RER entre Chatelet et Les Halles et la gare de Paris Nord.  La solution technique existe et s’appelle NEXTEO. Mais l’Etat et la Région Ile de France se renvoient la balle sur les conditions de son financement et pendant ce temps les Franciliens souffrent.

A l’initiative de la maire de Mitry-Mory, une pétition circule pour demander l’organisation d’assises du RER B. Avec les élus de l’opposition de Fontenay, je l’ai signée. J’espère que le Maire de Fontenay et son élu en charge des transports (M. Houcini) vont la signer et la relayer auprès de Mme Pécresse et du gouvernement.

 

Gilles Mergy

2 Commentaires

  1. Dominique Daugeras

    19/09/2022 à 22 h 17 min

    Je suis tout à fait d’accord avec ce message, sauf sur un point: Robinson est le terminus d’une ligne (qui dessert Fontenay entre autres) et non pas d’une branche. Il est donc incompréhensible que cette ligne soit presque systématiquement sacrifiée en cas de dysfonctionnements du RER B sud, comme le montre son taux de ponctualité qui est le plus faible de tous les RER. Cette ligne a beau être moins longue que les autres lignes du RER B sud, sa fréquentation augmente largement autant que les 3 autres lignes en raison de la densification croissante qu’elle permet. Elle dessert de nombreuses entreprises et établissements de soins et d’enseignement, entre autres la faculté de droit-économie- gestion de Sceaux où ont lieu examens et concours. Robinson accueille également de nombreuses lignes de bus, dont certaines viennent de banlieues excentrées (Igny,).

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  2. Delphine

    31/01/2023 à 11 h 08 min

    C’est triste à lire de ces dysfonctionnements. Surtout en temps de crise climatique, les transports publics devraient fonctionner bien. Heureusement, chez moi en Suisse, ça marche mieux. Ce qui me plait, c’est aussi de voir l’affichage TPG sur chaque véhicule qui passe.

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