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ÉCOUTES TERRITORIALES : CHANGER LES MÉTHODES DE GOUVERNANCE

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« La conduite d’une transition territoriale, qui transforme les modes de vie et l’économie locale, est un processus complexe qui se mène dans la durée, c’est aussi une opportunité pour revitaliser le territoire. Mobiliser toutes les forces vives pour opérer cette transformation profonde demande d’avancer progressivement… ».

Telle était l’introduction d’un document de l’UNADEL (Union Nationale des Acteurs et des structures du DEveloppement local) intitulé « Des territoires en transition » sur les enseignements d’écoutes territoriales menées ces 4 dernières années en collaboration avec Territoires conseils (groupe Caisse des Dépôts). Elle m’a été transmise par  Dominique Dupuis que je remercie très sincèrement.

Cette étude mérite que nous nous en inspirions pour Fontenay avec comme fil conducteur le « pouvoir d’agir collectif » et le partage avec les habitants de la vision de l’avenir de leur commune.

Échanges entre les acteurs, dialogue, consultation, partage, écoute, co-construction, confiance, évaluation sont les éléments clefs développés dans cette étude pragmatique.

Que nous enseigne-t-elle ?

L’actualité confirme le constat que l’ancien modèle est mort (même s’il bouge encore !) et que nous devons mettre en mouvement les habitants pour les placer au centre de la transformation. Cette implication des citoyens est chère à Edgar Morin dont la « reliance » englobe solidarité, responsabilité et lien avec autrui. Il est essentiel de faire participer les habitants et de porter le changement dans un cercle vertueux.

Les clefs du changement passent par l’impérieuse nécessité de faire évoluer le couple « portage-pilotage ».

Traditionnellement, le portage (en fait la maîtrise d’ouvrage) qui impulse le mouvement est le fait des élus et le pilotage relève des techniciens. Les habitants, les acteurs économiques et sociaux se dessaisissent, de fait, de leur pouvoir au moment des élections en le confiant ensuite à leurs élus et à l’administration.

Pour réussir la transformation d’un territoire, de nos modes de vie et de l’économie locale, les expériences synthétisées par l’UNADEL montrent que cette conception doit être entièrement repensée. Les objectifs sont alors d’impliquer un maximum d’acteurs, de développer une écoute réelle et sérieuse et de créer une synergie entre les parties prenantes.

Le portage doit associer très largement les citoyens afin qu’ils puissent s’approprier la démarche et la rendre légitime facilitant in fine le rôle du politique. Avec constance et méthode, chacune et chacun doivent être associés à la construction d’un récit collectif et d’une vision partagée, y compris par les plus démunis, ce qui renforce leur pouvoir d’agir et accroît le lien social.

Le portage implique une écoute attentive de la part des élus tout au long d’un projet envisagé dans la durée, ce qui s’accommode mal des coups médiatiques.

Des espaces relais dédiés sont à mettre en place afin de se côtoyer, coopérer, créer, innover et enfin développer des compétences nécessaires à la transition. Ces structures légères sont aussi des lieux où l’on se découvre, se connaît, se fait confiance, s’accorde de la légitimité, se projette ensemble pour entrer collectivement dans le changement.

Le pilotage, quant à lui, ne doit pas négliger le désir de participer à la réalisation. La concertation et l’animation doivent se poursuivre et même se renforcer pendant tout le processus de réalisation du projet afin de ne pas déconnecter l’ingénierie du citoyen. Cette implication doit pouvoir aller jusqu’à la co-responsabilité des actions (portage de skate-park, de jardins partagés, de plantations, de fleurissement, d’actions à caractère événementiel,…), co-responsabilité qui ancre la dynamique de transition et qui favorise l’appropriation par les acteurs dans leur diversité de statut et de position.

Ces exercices de portage pluriel et de pilotage collaboratif, incluant la subsidiarité des quartiers,  ne sont pas simples mais, s’ils sont anticipés, ils évitent des situations de frustration et de crise toujours difficiles à endiguer a posteriori.

La démarche qui se dessine au travers de cette étude permet de regarder le territoire comme un bien commun, d’en définir les contours, les richesses, les valeurs et d’en construire collectivement l’avenir.

Voilà quelques axes à retenir de cette étude qui pourraient alimenter les réflexions lancées dans le cadre d’ATELIERS FONTENAISIENS et ce dès la première réunion du 16 février prochain à 14h30 au Colibri, place Carnot.

 

Jean-Yves Sommier

 

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