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Concours d’écriture « Racontez-nous votre confinement » Drôle de bobines

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Confinement, laissez-passer, papiers d’identités, sorties limitées à 1 km, magasins fermés, produits de première nécessité, informations plus ou moins avérées ou contradictoires… A quoi me fait penser toute cette terminologie incroyable actuelle ? Aux nombreux films de cinéma que j’ai pu voir et revoir.

C’est le moment de se rappeler les films classiques, originaux ou inclassables, les « nanars » de France ou d’ailleurs, des films surprenants, ceux dits incontournables quoique tout dépend de sa classe d’âge, mais pas vraiment les « Blockbusters » vite vus, vite oubliés, réalisés sur un même modèle avec beaucoup de moyens…

J’ai pensé immédiatement à Fenêtre sur cour, d’A. Hitchcock. Avec ce beau temps incroyable commencé au 1er jour du confinement et ayant la chance d’avoir un balcon avec vue, je passe quelques demi-heures éparpillées dans la journée à faire sudokus ou autres casse-têtes et de lever le nez de temps à autre pour voir ce qui se passe en bas. Un, ou une telle, sort et ressort son chien ; un, ou une autre, part avec son cabas à provisions et revient ; un, ou une autre, décharge (encore) des courses de sa voiture. C’est bizarre ces activités effrénées dont je n’avais pas l’idée « avant » quand j’étais hyper occupé. Est-ce que les fleurs de mes voisins (en fait pour l’instant il n’y a pas de fleurs) ont régressé. C’est-à-dire que les tiges ont diminué de hauteur en quelques semaines, ce qui pourrait s’expliquer par un trou creusé dans la terre masquant un fait divers tragique ? Allez, on arrête !

Pendant ce temps, des commerçants assaillis de clients masqués ou non, vont afficher de ne pas rentrer à plus de 3, de ne plus toucher aux fruits et légumes. Des caissières de supermarchés vont voir défiler des clients avec des caddies bourrés de papiers toilette. Le Covid ce n’est pas une gastro tout de même. Des employés dans des entrepôts confinés vont empaqueter des produits qui ne sont pas de première nécessité pour des consommateurs restés bravement au chaud chez eux ; colis qui mettront peut-être des semaines à arriver, faute d’autres employés, un peu mieux protégés médicalement/syndicalement. Tout cela me fait penser au Salaire de la peur, de H.G. Clouzot, mais la nitroglycérine est remplacée par un virus, invisible et avec une « mèche lente ».

Maintenant un peu d’informations télévisées ou piochées dans les e-media pour écouter et essayer de comprendre l’Homme qui en savait trop, d’A. Hitchcock. Le professeur Raoult réputé mondialement ne plait pas aux pouvoirs français. Il sort des clous car se dispense des tests imposés par la Normalisation et par les protocoles qui annihilent la réflexion et bloquent la créativité ! Il lui est reproché sa façon pragmatique et trop bon marché d’essayer un médicament prescrit depuis plus de 40 ans partout, et qui est devenu le médicament le plus dangereux du monde… en France. Il s’agit finalement de son assassinat médiatique, et des malades surtout, faute de soins, en faveur d’égos, de certains prétendus « sachants » privilégiant des intérêts financiers… A suivre.

Encore un peu de d’informations télévisées en continu, et cela me fait penser à la trilogie de films sur la septième compagnie de R. Lamoureux. C’est « la guerre » a dit au début du confinement notre grand Chef à plumes. Mais il y a juste 80 ans, nos braves pioupious ou troufions (noms populaires donnés aux soldats d’infanterie au XIXème et XXème siècle) sont de nos jours les soignants. Ils n’ont pas de matériels et font avec le système D, comme débrouille : « le fil vert sur le bouton vert et le fil rouge sur le bouton rouge », alors que les boutons réels sont bleus et blancs ! Ils recherchent des matériels introuvables pendant cette « drôle de guerre ». En fait non ! Depuis le 15 mars c’est plutôt la « débâcle de 1940 ». La « drôle de guerre », se passait de décembre à mi-mars quand on discutait des élections, en attendant le virus de pied mou sans rien faire et en se moquant de nos cousins latins !

Maintenant on joue Apocalypse Now, de F.F. Coppola. Les hélicoptères – les drones de nos jours – sillonnent la France, les plages, les parcs, les forêts et les montagnes, à la recherche de contrevenants pour les sanctionner ! La Chevauchée des Walkyries à haut niveau de décibels ne nous effrayera pas malgré des haut-gradés fébriles de pouvoir qui pensent leur heure de gloire arrivée. Depuis qu’il n’y a plus de « road movies », il n’y a plus de PV pour alimenter les caisses de l’État, et celles des boîtes privées qui gèrent les radars, les parcmètres, …. Alors que chez nos cousins germains, dans les espaces libres « le sport c’est la santé ». En France, « le sport c’est le pévé » !

Tiens, tout cela me fait penser à la Traversée de Paris, de C. Autant-Lara. Je n’ai pas une valise pleine de charcuterie provenant du marché noir que j’essaie d’acheminer à travers la capitale. Non, je vais me promener, mais, avec un sac à provision si jamais je trouvais quelque chose essentielle à acheter sur ma route : du savon, de la farine, des œufs. C’est moins cinématographique que de la charcuterie, mais il faut tout de même son « ausweiss » avec la bonne case bien remplie pour circuler.

Maintenant on va revoir le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, de J.P. Jeunet. Les « Amélies », nos soignant(e)s, plein(e)s de compassion, sont des dizaines de milliers qui vont s’occuper des malades sans compter leur temps. Un peu de félicitations tous les soirs à 20 heures maintenant qu’on a besoin d’eux (elles), alors qu’il y a des années que leur profession est dévalorisée par ceux au pouvoir aussi bien actuellement que précédemment. Et ce ne sont pas les « Start up » de la « Start up nation » quisavent fabriquer les masques, blouses, médicaments, respirateurs … Moi, j’attends le nain d’Amélie devenu géant pour leur botter les fesses.

Avec ma famille confinée, tous les après-midis ou presque, nous faisons notre séance de sport. On pousse les meubles de la pièce principale, on sort les tapis de sport, qui n’avaient quasiment jamais servi auparavant, et on prend nos petites bouteilles d’eau…. remplies de sable pour faire plus lourd, et on commence. Avec une compilation des bandes originales des films de James Bond, des Rockys avec S. Stallone, nous sommes partis dans une séance de cardio de plus en plus intense au fil du confinement. Cela nous permet aussi de se défouler contre les « méchants », contre le « Spectre », de boxer le virus… ou bien qui encore… ? À propos de James Bond, le 25ème opus de la série devait sortir le 8 avril « Mourir peut attendre »…. Le titre était-il prémonitoire ?

On alterne ces séances de cardio avec du stretch et du Zen en écoutant la bande originale du Grand Bleu, de L. Besson. Ah, le chant des dauphins et des baleines, cela calme ! Et la bande originale du film Local Hero, de B. Forsyth : la douceur de vivre dans les fjords écossais avec leurs habitants perturbés par l’arrivée d’investisseurs voulant y implanter un champ pétrolifère (ça rappelle quelque chose ?). Et les bandes originales des films du compositeur Hans Zimmer avec Interstellar, La ligne rouge et bien d’autres, il y a de quoi planer et se libérer l’esprit. Et pourquoi pas, la bande originale de B. Coulais pour Himalaya, l’enfance d’un Chef (et pas le chef enfant !) qui nous plonge vers des sommets de quiétude avec des caravanes de villageois accompagnés de leurs yaks qui parcourent, ces « plus de 5 000 » … sans de laissez-passer horodaté.

Aujourd’hui c’est mercredi ! C’est Jour de fête, de J. Tati. Le facteur va passer … peut-être… ou jeudi, ou vendredi, ou pas du tout ? Dans sa tournée « à l’américaine » comme dans le film, mais avec un vélo à assistance électrique : batteries fournies par nos chers chinois, avec des terres rares, ces matières premières provenant d’Afrique. Va-t-il nous faire rire à la prochaine crise quand on ne trouvera plus ni batteries, ni de terres rares ? Mais lui, il n’a pas le temps de flâner et nous apporte de temps à autre les dernières factures non dématérialisées.

Et dans la journée, quoi faire d’autre ? Se prendre pour Blanche Neige et les sept nains, produit par W. Disney, qui vit en confinement dans un lieu en désordre et plein de `crasse avec des bactéries et des virus partout. Elle, ou il « M. Blanche Neige », n’avaient jamais fait attention à tout ceci auparavant mais maintenant, entre ces murs, ces placards, ces étagères, ces armoires, cette cuisine qu’on regarde en permanence, c’est le moment de tout briquer, nettoyer, trier, ranger et jeter les inutilités accumulées depuis des années, …

Tous les jours de ces 2 mois de confinement, je me réveille le matin, et j’ai l’impression d’être le « héros » du film un jour sans fin, de H. Ramis. Je revis indéfiniment la même journée avec les mêmes occupations : courses, rangement, tri, nettoyage, sport confiné ; Et les mêmes préoccupations : quoi et quand commander à nos commerçants et pour être livré quand ? Où ai-je mis mon « ausweiss » pour sortir, mon masque, mes gants, ma carte d’identité ? Tous les jours les mêmes incertitudes : que vont nous annoncer les grands pontes politiques et les « sachants » des télés, radios, e-medias ? Quelles incertitudes et contradictions vont-ils encore nous ânonner ?

Ca y est, les masques arrivent. Les avions gros porteurs nous les ramènent de Chine. Mais qu’apprend-t-on ? Certains sont fabriqués dans une usine chinoise inconnue et n’auraient pas la qualité requise. Et ces tests à Covid qui ne sont pas fiables. Cela me rappelle un film : le 3ème homme, de C. Reed, où dans un Vienne d’après-guerre en ruines, des trafiquants vendent des médicaments frelatés !

Enfin, je me dis qu’avec tout cela, je n’ai pas réussi à placer un western, moi qui suis un passionné ! Non, car à la fin de beaucoup de westerns, un peu anciens je l’admets, la cavalerie arrive sauver les « gentils », et à ce jour, on ne sait pas trop ! On a bien évoqué notre grand Chef à plumes mais dans quel camp se situe-t-il ?

 

Eric Wolinski

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