Le 29 décembre 2020, Le Parisien publiait un article portant sur l’évolution de la population dans notre département depuis 5 ans (détail dans le tableau reproduit ci-dessous).
Aux termes de cet article, il était précisé que notre ville est celle qui a vu sa population le plus augmenter avec un record de + 12,81 % :
« Les communes qui gagnent le plus d’habitants, en proportion, sont Fontenay-aux-Roses (+ 12,81 %), Gennevilliers (+ 10,12 %) et Marnes-la-Coquette (+ 7,73 %), confirmant des tendances déjà observées ces dernières années. »
Ces chiffres sont ceux l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui est depuis 1946, l’organisme d’État français chargé de la statistique nationale.
L’INSEE n’est pas infaillible et ses statistiques font l’objet d’une marge d’erreur. Cette marge d’erreur fait d’ailleurs l’objet d’études très approfondies consultables sur leur site internet. Celle-ci est mesurée par le coefficient de variation, « CV », qui renseigne sur l’écart relatif possible entre la valeur estimée par le recensement et la « vraie » valeur de la population.
En ce qui concerne les grandes communes (+ de 10.000 habitants), l’INSEE indique des marges d’erreur pouvant atteindre au maximum environ 1% de la population :
« Pour la moitié des grandes communes, le CV est inférieur à 0,88 %. Pour un quart d’entre elles, il est même inférieur à 0,71 %. Seul un quart des grandes communes ont un CV supérieur à 1,05 %. L’imprécision introduite par le sondage sur la variable population diffère selon la commune considérée.
D’une part, elle varie avec la taille de la commune : exprimée en pourcentage de la population, elle est plus faible dans les plus grandes communes. D’autre part, les grandes adresses et les adresses nouvelles étant enquêtées exhaustivement, leur part dans l’ensemble des adresses est susceptible d’influer sur la précision. »
Ainsi, en appliquant la plus grande marge d’erreur à la population de Fontenay-aux-Roses on obtiendrait une différence de plus ou moins 250 habitants environ.
Dès lors, même en appliquant une marge d’erreur significative, il ne peut être nié que c’est bien notre commune qui a vu sa population croître de la manière la plus importante.
Cette augmentation matérialise de facto la construction et la densification de notre commune depuis 2014.
Récemment des articles ont mis en doute les méthodes de calcul de l’INSEE. Il serait intéressant que l’INSEE réponde à ces allégations afin que les fontenaisiens soient informés en toute transparence du nombre d’habitants de notre commune et de sa récente évolution, la plus marquée du département des Hauts-de-Seine.
Léa-Iris POGGI
Plus d’infos ici : https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/hauts-de-seine-ces-villes-qui-gagnent-des-habitants-et-celles-qui-en-perdent-29-12-2020-8416543.php
Alain Lhémery
10/02/2021 à 7 h 36 min
Merci pour cet article clair et précis.
Notre pays s’est doté d’un organisme de la statistique absolument remarquable, dans lequel sont employés des personnes formées dans une école non moins remarquable (ENSAE).
Les remises en cause des résultats de l’INSEE qu’on a pu lire sous la plume du maire sont incompréhensibles, voire franchement inquiétantes.
Béguin JM
12/02/2021 à 16 h 50 min
Tout ce qui est dit ci-dessus est vrai “mutatis mutandis”. Quand une variation sort de l’intervalle de confiance qui est dû à la variabilité des sondages, il peut bien évidemment y avoir d’autres causes d’imprécision d’un chiffre dont l’Insee n’est pas responsable. La plupart des débats avec les mairies sur l’invraisemblance de certains résultats (à la hausse comme à la baisse) sont dus à des erreurs lors du recensement des informations proprement dites : soit des logements “inventés” (dans les années 70 la ville de Lyon avait ainsi “inventé” et créé plus de 50 000 faux bulletins pour gonfler artificiellement sa population) soit au contraire des logements manquants quand des logements ont été “oubliés” dans le recensement. C’est clairement ce qui s’est passé pour Fontenay-aux-roses où le répertoire des immeubles existants (qui est de la responsabilité de la mairie) était incomplet. Une fois qu’on rectifie l’erreur, le niveau de la population se trouve mathématiquement relevé. Il s’ensuit une variation trompeuse qui n’a rien à voir avec la réalité du terrain. En réalité le niveau de population 5 ans auparavant était erroné et était déjà supérieur mais comme il a déjà été publié on ne peut pas revenir dessus. Comme c’est le niveau absolu qui est utilisé pour la détermination de la dotation globale de fonctionnement des communes, il est normal et logique de corriger l’erreur de niveau de population. Mais la variation est alors erronée. On ne peut pas gagner sur les deux tableaux. Il faudrait pouvoir modifier les résultats précédemment publiés (qui sont de l’ordre d’un décret).